Au menu de cette revue de presse française, jeudi 5 octobre, le géant américain Monsanto accusé d’avoir délibérément organisé la désinformation autour du glyphosate, selon une enquête du Monde. Mais aussi la nouvelle petite phrase polémique signée Emmanuel Macron, et enfin une invitation à lire l’actualité avec des historiens.
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Au menu de la revue de presse française, jeudi 5 octobre, cette enquête du Monde, qui accuse Monsanto d’avoir sciemment organisé la désinformation autour du glyphosate, un puissant désherbant.
Le géant américain de l’agrochimie est poursuivi actuellement aux États-Unis par 3 500 plaignants, qui accusent le glyphosate d'être cancérogène. Celui-ci entre dans la composition du célèbre herbicide Roundup, qui a fait la fortune de Monsanto et été largement utilisé comme un auxiliaire essentiel des semences génétiquement modifiées.
Les poursuites engagées outre-Atlantique ont contraint Monsanto à rendre publiques des dizaines de milliers de pages de documents. Sur la base de ces documents, Le Monde raconte comment Monsanto aurait pratiqué le "ghostwriting", ou écriture fantôme, qui consiste à rédiger soi-même une étude scientifique, puis à payer des scientifiques extérieurs pour qu’ils en endossent la paternité. L e renouvellement de la licence du glyphosate au sein de l'Union européenne, qui court jusque fin décembre, est actuellement l’objet d’un bras de fer entre la Monsanto et Bruxelles. Pour le moment, la France est l'un des seuls pays, avec l'Autriche et l'Italie, à s'opposer publiquement à la proposition de la Commission de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate.
À la une également, le plaidoyer d’Amnesty International, relayé par Le Monde, qui demande un "moratoire immédiat" sur toutes les expulsions de migrants vers l’Afghanistan, où les civils ne sont plus protégés. Alors que le nombre de morts dans le pays en 2016 a atteint un record, 2017 suit la même voie. L’ONG rappelle qu’en parallèle, le nombre de renvois d’Afghans d’Europe a presque triplé, passant de 3 290 personnes en 2015 à 9 460 en 2016, dont 640 expulsés de France. "Des exilés renvoyés vers l’enfer", accuse L’Humanité, où un responsable de la Cimade précise que la France a, pour le moment, un taux d’octroi du statut de réfugié aux Afghans parmi les plus importants d’Europe, d'environ 85 %.
À noter aussi, cette nouvelle petite phrase d'Emmanuel Macron, qui dénonce ceux qui "foutent le bordel" au lieu de chercher du travail. En marge d’un déplacement sur la formation professionnelle en Corrèze, des salariés de l’équipementier automobile GM&S, menacés de licenciement, ont tenté de s’entretenir avec le président, ce qui a donné lieu à des heurts avec les forces de l’ordre. Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron est enregistré à son insu, lâchant à un élu local qui évoquait les difficultés de recrutement d’une autre entreprise du coin : "Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils peuvent avoir des postes là-bas. Parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire". Des propos qui ont immédiatement provoqué un tollé à gauche, selon Le Figaro, qui précise que l’Élysée a aussitôt dénoncé une citation "tronquée et sortie de son contexte". "Après 'les gens qui ne sont rien' et les 'fainéants', Emmanuel Macron récidive", s’est indigné le Parti socialiste. "Un emploi pour 300 chômeurs, 85 % des embauches en CDD. Chercher du boulot, Macron ne sait pas ce que c'est», a tweeté un député de la France insoumise, avant d’ajouter : "Le bordel, c’est lui !". "Voilà qui tombe au mauvais moment, alors que le président cherche à soigner son image sociale", commente Le Parisien.
Emmanuel Macron appréciera sans doute cette bonne nouvelle, trouvée dans La Croix : alors que les récents achats de sociétés françaises par des groupes étrangers inquiéent, le journal explique que les entreprises tricolores sont elles aussi très offensives hors de l’Hexagone. Ces rachats sont d’ailleurs en ce moment "à des niveaux records" et c’est une bonne nouvelle pour la France, mais aussi pour l’Europe, puisque ces regroupements "peuvent permettre l’émergence de groupe européens" aptes à affronter la concurrence mondiale.
Un mot, pour terminer, de Libération, qui a invité des historiens à s’emparer de l’actualité. "Référendum en Catalogne, tuerie de Las Vegas, nucléaire en Corée du Nord : l’histoire est-elle folle ?", s’angoisse le journal, qui rappelle joliment que " faire œuvre d’historien consiste toujours à comprendre en quoi nous différons d’hier, en quoi l’aujourd’hui demeure cet entre-temps incertain où l’avenir n’est pas écrit d’avance, c’est apprendre à défataliser le temps".
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