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Macron et Abadi réaffirment l’importance de l’intégrité territoriale de l’Irak

Attendus sur la question du Kurdistan irakien, le président Macron et le Premier ministre Abadi ont réaffirmé, jeudi,l’importance de la souveraineté et de l’unité de l’Irak, tout en se félicitant de la coopération de leurs deux pays.

Cinq jours après le cafouillage diplomatique entre Paris et Bagdad sur la question kurde, Emmanuel Macron et Haïdar al-Abadi ont accordé leurs violents, jeudi 5 octobre, à l’issue de leur entretien à l’Élysée, en réaffirmant le rôle de la Constitution irakienne qui garantit à la fois l’unité du pays et les droits de tous les citoyens, y compris les Kurdes.

"Nous plaidons pour la reconnaissance du droit des Kurdes dans le cadre de la Constitution. [...] Il y a un chemin dans le respect du droit des peuples, qui permet de préserver le cadre de la Constitution et la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Irak", a déclaré le président français, commentant le oui massif à l'indépendance émis le 25 septembre lors d'un référendum au Kurdistan irakien.

Emmanuel Macron a également réitéré son offre de médiation, assurant que "la France [était] prête à participer à la médiation engagée par l’ONU", mais le Premier ministre irakien n’a pas eu le moindre mot pour rebondir sur cette offre de services. Une façon de la décliner poliment mais fermement.

"Je lance un appel à tous : nous ne voulons pas de la confrontation armée. Nous ne voulons pas d'affrontements. Mais l'autorité fédérale doit prévaloir", a déclaré Haïdar al-Abadi à l’attention des autorités kurdes et de leurs combattants, les peshmerga, soulignant qu’il fallait "préserver la souveraineté de l’Irak dans le cadre de la Constitution" et que le "séparatisme" n’était "pas acceptable".

La France engagée en Irak "jusqu’au bout et aussi longtemps" que Bagdad le voudra

À Paris, où l'on refuse de se prononcer sur une visite – un temps pressentie – du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani en France, on note une "volonté d'apaisement" depuis quelques jours côté kurde.

"Ils n'ont pas proclamé les résultats, il y a beaucoup de discussions internes pour voir quelle est la stratégie à suivre", a indiqué à Reuters une source diplomatique française. "Barzani tient compte de la réalité de la situation, il voit la réaction ferme de Bagdad et voit les tensions que cela peut créer avec les pays voisins".

La reprise des discussions entre les deux parties, notamment sur la question des zones disputées, s'annonce délicate. Les autorités fédérales veulent reprendre le contrôle de ces zones et ont besoin dans le même temps que les peshmerga continuent de se battre avec l'armée irakienne contre l'EI, note-t-on Paris, où on évoque "une équation complexe".

Les deux dirigeants ont par ailleurs insisté sur la lutte contre le terrorisme et l’organisation État islamique. Paris continuera d’être au côté de l’Irak "jusqu’au bout et aussi longtemps" que Bagdad le voudra, a assuré Emmanuel Macron au Premier ministre irakien. Ce dernier, après avoir annoncé la libération d’Hawija, a répondu que la coopération entre la France et l’Irak devait se poursuivre "pendant la paix comme pendant la guerre".

La France et l’Irak comptent notamment œuvrer ensemble pour la reconstruction des villes irakiennes et développer leurs échanges commerciaux dans de nombreux domaines.