Au menu de cette revue de presse française, mercredi 27 septembre, le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, la présentation du budget français 2018. Le coûteux voyage de la délégation Paris 2024 à Lima. Et une avancée importante dans le domaine de la neurochirurgie.
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A la Une de la presse française, ce matin, le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe. Le chef de l’Etat a plaidé hier en faveur d’une Union à plusieurs vitesses, dans laquelle la France et l’Allemagne pourraient se rapprocher.
Le Figaro salue le «plan ambitieux» d’un président qui incarnerait mieux que quiconque, «avec facilité, conviction et vision» la relance du projet européen. Emmanuel Macron se serait livré à un «vibrant plaidoyer», décliné «avec passion et souffle», dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Le journal relève que le président n’a pas employé le mot «fédéralisme», mais que c 'est bien «d'une Europe intégrée, disposant de tous les attributs de la souveraineté, qu’il rêve» - un «pari risqué» , selon le Figaro, qui reconnaît néanmoins qu’un discours «ne suffira pas à convaincre tous les pays européens, ni à retourner l’opinion française». Emmanuel Macron n’a pas hésité à aborder les questions qui fâchent, estime Libération, qui rappelle la façon dont il a dénoncé les ravages des «passions tristes» que seraient le nationalisme et le souverainisme, accusant au passage les élites d’avoir «oublié de défendre l’Europe», allant jusqu’à les associer à ceux qui auraient fait de Bruxelles un bouc-émissaire facile.
Ce discours ne convainc toutefois pas l’économiste Benjamin Coriat, interrogé par Libération. Selon lui, il y aurait «un décalage énorme» entre le discours, l’ambition d’Emmanuel Macron et «la réalité» d’une Europe qui aurait «échoué». «Ce qui me frappe, explique cet économiste, c’est le décalage entre (son) ambition affichée pour l’Europe et ce qu’il est en train de faire en France, chez lui» : «le voilà qui nous explique qu’il faut une convergence fiscale, une convergence des salaires, l’instauration d’un salaire minimum en Europe, alors même qu’il vient de procéder à la plus sérieuse attaque contre le droit du travail de l’histoire de France». Benjamin Coriat se dit «très frappé par la schizophrénie d’Emmanuel Macron». Loin de voir une incompatibilité entre la politique du président, et son discours sur l’Europe, les Echos les jugent plutôt complémentaires. «Code du travail, efforts budgétaires, taxation des géants d’Interne: toute la politique menée en France semble l’avoir été pour préparer sa «refondation de l’Europe»», écrit le journal, qui fait part de son impression que «toute la politique menée depuis la présidentielle courrait à cet objectif: faire de la France le bon élève et même le laboratoire de l’«Europe refondée»».
Emmanuel Macron, dont le gouvernement présente aujourd’hui son budget 2018 en Conseil des ministres. «Coïncidence de calendrier ou petite manœuvre de communication»: Libération s’interroge sur une possible tentative de «camouflage». «C’est un fait que la loi de finances, dans son équilibre, ou son déséquilibre, est nettement moins protectrice que l’Europe future d’Emmanuel Macron et moins neuve», critique le journal, qui voit dans l’allègement de l’impôt sur la fortune, l’ISF, à hauteur de 5 milliards d’euros, la «mesure phare» de ce budget. Emmanuel Macron, «héraut de l’Europe», et «héros des riches». Porte-parole de l’Europe, et défenseur des plus aisés, d’après le journal. L’Opinion, pour sa part, regrette «les artifices comptables» de ce budget. «Adieu les belles promesses de transparence budgétaire! Le projet de loi de finances pour 2018 utilisera autant de tours de passe-passe comptables que ceux de ses prédécesseurs», critique le journal, qui dénonce, notamment, la promesse «non tenue» de ne pas augmenter la dépense publique, qui progressera de 5 à 10 milliards d’euros.
Egalement dans cette rubrique «économies», le coûteux voyage de la délégation française de Paris 2024 à Lima, au Pérou. L’Obs cite une enquête de Médiapart, faisant apparaître que ce voyage aurait coûté pas moins d’1,5 million d’euros - le prix du déplacement de 250 à 320 personnes, soit un montant de plus de 4500 euros par tête de pipe. Le séjour aurait notamment inclus un repas chez «Astrid y Gaston», l’une des meilleurs tables d’Amérique latine, et l’affrètement d’un Boeing spécialement pour l’occasion.
Un mot, pour terminer, d’une expérience inédite, menée sur un patient plongé dans le coma depuis quinze ans . D’après le Parisien, un jeune homme de 35 ans, victime d’un accident de la route qui l’a plongé dans un état végétatif, et rendu incapable de communiquer avec le monde extérieur, a subi une technique de simulation nerveuse qui aurait permis d’améliorer son activité cérébrale, notamment de retrouver des signes de communication minimale, comme sourire dans une situation agréable, selon Marc Guénot, qui l’a opéré. Alors que ce neurochirurgien parle de «victoire scientifique», le journal la Croix évoque «une avancée majeure de la recherche neurologique», qui «interroge». «L’intérêt pour ce malade est discutable, les effets d’une telle stimulation améliorent-ils réellement sa qualité de vie?», demande le professeur Louis Puybasset, chef d’un département d’anesthésie-réanimation, qui s’inquiète aussi de la médiatisation à outrance de ce type de recherches, et des «espoirs fous» donnés aux familles, qui espèrent toujours ramener leurs proches à une pleine conscience.
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