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En Floride, l'ouragan Irma a été moins destructeur que prévu

L'ouragan Irma, rétrogradé tempête tropicale, a été moins destructeur que prévu en Floride, où des millions d'habitants restaient tout de même privés d'électricité lundi et où de nombreuses routes étaient impraticables.

La Floride tentait lundi 11 septembre de mesurer l'ampleur des dégâts causés par l'ouragan Irma, moins destructeur que prévu mais dont le passage a laissé des millions de personnes sans électricité et des routes impraticables, compliquant le retour chez eux des évacués. Le bilan humain a été actualisé lundi à deux victimes, contre trois auparavant, qui ont perdu la vie dans des accidents de la route.

À Cuba en revanche, à seulement 150 kilomètres de la Floride, le bilan est beaucoup plus grave : au moins 10 personnes sont mortes dans plusieurs provinces, portant le nombre de victimes à une quarantaine de morts dans les Caraïbes. Le Venezuela a annoncé l'envoi de 10 tonnes d'aide à son allié cubain.

Les destructions sont particulièrement lourdes sur l'archipel des Keys, "dévasté" selon le gouverneur de Floride, Rick Scott, qui a survolé lundi le chapelet d'îles, où Irma a frappé dimanche matin en ouragan de catégorie 4 avec des vents de plus de 215 km/h. "Ce que nous avons vu est horrible (...) Nous avons vu beaucoup de bateaux échoués et pratiquement tous les mobile homes retournés", a rapporté Rick Scott, ajoutant que les réseaux d'eau, d'égouts et d'électricité sont hors d’usage. "La route de la reconstruction sera longue", a-t-il prévenu.

En soirée, l'île de Key West restait difficile d'accès et privée de communications par téléphone portable, selon son maire, Craig Cates. "Nous ne laissons personne revenir parce que nous n'avons pas encore d'eau ou d'électricité", a-t-il souligné.

En Floride, l'ouragan Irma a été moins destructeur que prévu

Irma, désormais rétrogradé en tempête tropicale, doit prendre mardi la direction de l’Alabama. Des inondations soudaines sont encore à craindre dans les prochains jours.

Plus de 6 millions de foyers privés d'électricité

Dans le reste de la Floride, les dégâts, désormais estimés entre 20 et 60 milliards de dollars selon plusieurs experts en assurance, sont toutefois plus limités que ne le laissait craindre la puissance et la taille de l'ouragan Irma. Les quelque 6 millions d'évacués - une ampleur sans précédent aux États-Unis - et dont beaucoup tentaient lundi de regagner leur domicile, devront cependant prendre leur mal en patience. "Ne pensez pas que parce que c'est passé vous pouvez vous précipitez chez vous. Nous avons des lignes électriques à terre à travers tout l'État. Nous avons des routes impraticables et des débris sur tout le territoire" de la Floride, a martelé Rick Scott.

À Miami, où les équipes de nettoyage sont à l'œuvre avec de nombreuses routes encore jonchées de débris, le maire de la ville Carlos Gimenez a dit son soulagement d'avoir "échappé au pire de la tempête". "On s'en sort beaucoup mieux que d'autres parties de l'État et nous rendons grâce à Dieu pour cela."

Près de 80 % du comté de Miami-Dade est toujours privé d'électricité et Carlos Gimenez a prévenu que le retour à la normale "prendra un bout de temps". Au total, 6,2 millions de Floridiens sont toujours privés d'électricité.

La ville de Bonita Springs, dont de vastes zones étaient inondées lundi, était également privée de courant, comme toute sa région sur la côte ouest. Des habitants, de l'eau jusqu'à la taille, tentaient de rejoindre leur domicile, sous un soleil revenu. À près de 250 kilomètres au nord, la baie de Tampa semblait avoir été relativement épargnée, alors qu'elle était considérée comme la zone la plus vulnérable du pays face à un phénomène comme Irma.

Aéroports perturbés

Sur plusieurs zones côtières, la mer s'est retirée, dévoilant des vastes étendues de sables, un spectacle inédit pour les habitants de la région. Les services météorologiques les ont cependant prévenu de ne pas s'y aventurer : l'eau finira bien par revenir, et vite.

L'aéroport international de Miami, qui a connu des inondations, a été fermé et ne devrait reprendre qu'un service limité à partir de mardi. Idem pour celui de Fort Lauderdale, une destination de croisières très prisée. Bien plus au nord, sur l'aéroport d'Atlanta, le plus fréquenté au monde, de nombreux vols ont été annulés en raison des pluies.

Le président américain, qui a proclamé dimanche l'état de catastrophe naturelle en Floride, a annoncé qu'il se rendrait "très vite" dans l'État.

Avec AFP