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Au menu de cette revue de presse française, lundi 11 septembre, le désespoir des habitants de l’île de Saint-Martin, dévastée par l’ouragan Irma. La polémique sur le manque de moyens dont ils disposent pour affronter cette situation. Et celle sur la déclaration d’Emmanuel Macron, qui a critiqué "les extrémistes et les fainéants" opposés, selon lui, à la réforme du Code du travail.
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A la Une de la presse française, ce matin, les dégâts immenses provoqués par la tempête Irma, dans les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, où au moins 10 personnes ont trouvé la mort.
A Saint-Martin, dévastée par l’ouragan, la Croix a rencontré des habitants exténués, terrorisés par le passage de l’ouragan. Parmi eux, Fanny, qui a vu son appartement du front de mer soufflé par la tempête, malgré des volets anticycloniques. Hébergée depuis dans un immeuble voisin, elle pense, comme beaucoup d’autres, à partir. «Si c’est pour finir la saison cyclonique sous une tente… », dit-elle. «En 25 ans, c’est mon douzième cyclone, ça va, j’ai ma dose», tente malgré tout de plaisanter Emmanuelle, rencontrée, elle, dans le hall de l’aéroport de Grand-Case, tandis d’autres, encore, se disent moins touchés par Irma, que par les pillages qui ont lui ont succédé, quand des groupes ont saccagé des commerces entiers, au vu de tous, transformant leur île en «far west». Alors que la population s’interroge sur son avenir, la polémique enfle, depuis samedi, sur les moyens mis en œuvre par le gouvernement pour anticiper les conséquences de la catastrophe. Trop peu de moyens, notamment, pour prendre en charge les victimes, selon Libération, qui cite, lui aussi, des habitants se disant livrés à leur sort, et fait état de critiques comparant ce qui s’est passé dans la partie française de Saint-Martin et dans la partie néerlandaise de l’île, où l’armée serait parvenue à contrôler rapidement la situation.
Le gouvernement a annoncé, ce week-end, l’envoi de renforts pour assurer la sécurité de Saint-Martin. D’après le Figaro, deux escadrons de gendarmerie mobiles seraient arrivés sur l’île hier, et un autre venu de métropole est attendu dans les jours qui viennent, soit 240 gendarmes supplémentaires, auxquels s’ajoutent les moyens militaires, avec la mobilisation de trois compagnies de l’infanterie maritime, avec ses paras, et de la Légion, ainsi que 30 hommes du GIGN. Le Figaro affirme qu’«avec le passage d'Irma, le pire des scénarios était prévisible». «A-t-il été mesuré dans sa juste proportion?», s’interroge le journal, critiquant, au passage, l’attitude du ministre de l’Environnement - Nicolas Hulot «aurait sans doute été plus utile dans l'action, auprès des naufragés, que dans le rôle du lointain commentateur». ««Il y a des moments où l'événement nous dépasse», a-t-il (déclaré) vendredi. La légèreté le dispute à la maladresse». Le gouvernement, lui, assure que l’Etat français a «été à la hauteur» de la catastrophe, selon le Monde – qui rapporte qu’Emmanuel Macron s’envolera ce soir pour Saint-Martin où il souhaite s’entretenir «avec les habitants et les élus de l’île».
Emmanuel Macron, qui s’apprête à affronter la première épreuve de la rue avec la mobilisation, demain, des opposants à la réforme du Code du travail. Les Echos annoncent une participation qui «devrait rester limitée», à cause des divisions du front syndical, mais aussi parce que les opposants (à la loi travail) n’auraient trouvé «ni point d’accroche ni slogan facile susceptible de mettre le feu aux poudres» - «d’autant que le gouvernement (n’aurait) eu de cesse de noyer sa réforme dans un projet plus global de «transformation» du pays». Pas de point d’accroche ni de slogan facile? Et si le président lui-même avait fourni, malgré lui, le cri de ralliement en question - en avertissant, vendredi, depuis Athènes, qu’il serait «d’une détermination absolue» et qu’il ne cèderait «rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes»? La formule, en tout cas, a fait mouche, comme en témoigne l’Humanité, qui promet au chef de l’Etat que «les «fainéants» vont (lui) répondre!». Libération, de son côté, a imaginé à quoi pourrait ressembler la vie d’un salarié, une fois les ordonnances appliquées. A quoi pourrait donc ressembler une «vie de fainéant»?, ironise le journal, qui compare l’attitude d’Emmanuel Macron au comportement d’«un maître d’école sous la III e République, distribuant coups de règle et coups de trique à chaque cours magistral». «S’il cherchait à faire descendre un maximum de Français dans la rue, Emmanuel Macron ne s’y serait pas pris autrement», assène Libé, en fustigeant «le jeu dangereux» du président de la République. «On a vu avec la menace Le Pen à quel point la colère pouvait nourrir le populisme et l’extrême droite. Le FN s’est finalement effondré en raison de l’incompétence de sa cheffe. Mais demain, qu’en sera-t-il?», demande le journal.
Les opposants à la loi travail ne sont pas les seuls à s’opposer au gouvernement. L’Opinion met en garde l’exécutif contre une possible montée des mécontentements. Les étudiants, les cheminots, les retraités, les associations mais aussi les maires, pourraient eux aussi venir grossir les rangs de «ceux qui attendent Macron au tournant», prévient le quotidien, où le dessin de Kak montre le patron de la France Insoumise, en compagnie du patron de la CGT, Philippe Martinez. «T’as pas du feu?», lui demande Jean-Luc Mélenchon – devant une boîte remplie d’explosifs.
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