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Après le passage dévastateur d'Irma, les scènes de pillage se multiplient à Saint-Martin. Le personnel d'intervention tente de rétablir l’ordre, tandis qu'un second ouragan, Jose, s'est éloigné samedi soir des Antilles.
À Saint-Martin, la panique est partout sous-jacente. Après le passage de l’ouragan Irma mercredi, l’île des Antilles est dévastée à 95 % et au moins 10 personnes y ont trouvé la mort. Sur place, les habitants traumatisés tentent de fuir ou d’organiser leur survie. Un nouvel ouragan, Jose, qui devait frapper dans la soirée du samedi 9 septembre, s'est finalement éloigné des Antilles. Les forces de sécurité tentent de faire face au pillage aggravé par la propagation de rumeurs propagées par des Saint-Martinois effrayés.
En reconnaissance aérienne à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a pu constater de ses propres yeux ces scènes de mise à sac, deux jours après le passage d'Irma : "Des pillages ont été réalisés juste devant mes yeux", a-t-elle raconté lors d'un point presse à Point-à-Pitre.
Plusieurs vidéos amateurs documentent ces passages à l'acte. Certains des pillards cherchent simplement un peu de nourriture ou des biens de première nécessité. D'autres, en revanche, s'emparent de l'électro-ménager en dévalisant les magasins à l'abandon.
"Il y a deux types de pillages", estime Christian Sommade, directeur du Haut-Comité français pour la défense civile, au micro de France 24. "Il y a le pillage de survie. Quand on n'a plus rien, il faut bien s'alimenter et boire. Difficile de réprimer ça. Et il y a un pillage économique de gens qui profitent de la situation et là c'est désolant."
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En réaction, 1 105 personnels d'intervention ont été déployés sur les deux îles selon le ministère de l'intérieur : 300 sapeurs-pompiers, 139 ingénieurs et techniciens, 384 gendarmes et une trentaine de personnels de santé. Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu a été instauré à Saint-Martin entre 19h00 et 07h00 jusqu'à mercredi.
Les rumeurs circulent
Malgré ces mesures, les habitants sont loin d'être rassurés. Leur inquiétude dispose d'une caisse de résonnance toute trouvée : les réseaux sociaux. Sur Facebook et Twitter, plusieurs Saint-Martinois laissent libre cours à leur panique évoquant des bandes armées et cagoulées rackettant les particuliers, des prisons vidées de leurs détenus semant la terreur dans les rues. Des informations que démentent les autorités françaises.
Selon LCI, certains habitants se sont organisés en milice privée. Armés de fusils de chasse, ils se relaient pour monter la garde et défendre ce qui leur reste de biens et de vivres. Tous exigent que l'armée soit déployée.
Les gendarmes concède que la sécurité reste difficile à assurer. "On n'arrive pas à sécuriser tous les points", a affirmé à l'AFP le major Mertz, détaché à Marigot, chef-lieu de Saint-Martin. Onze interpellations de pillards ont cependant déjà eu lieu.
L'ouragan Jose va perturber les secours
L'insécurité n'est cependant pas la seule source d'inquiétude à Saint-Martin. Les habitants craignaient également l'arrivée de Jose, autre ouragan qui évolue dans le sillage d'Irma. José s'est finalement éloigné samedi des îles qu'il menaçait, au grand soulagement de l'archipel des Antilles déjà dévasté par Irma.
Les autorités comptent attendre que le nouvel ouragan passe pour distribuer eau et nourriture. "Il nous reste 12 bouteilles d'eau, pour trois, pour se laver et boire", a témoigné à l'AFP par téléphone Olivier Toussaint, habitant de l'île.
Ouragan #Irma et #Jose : un A400M au départ d'Orléans avec un hélicoptère Puma, du fret humanitaire et des secours. pic.twitter.com/FwpIc9JEKU
État-Major Armées (@EtatMajorFR) 9 septembre 2017Une nouvelle épreuve pour des résidents déjà sous le choc. À l'aéroport de Grand Case, certains patientaient des heures dans l'espoir d'évacuer, non sans tensions car priorité était donnée aux femmes et aux enfants.
Neuf sites capables d'abriter "1 600 personnes" sont prévus à Saint-Martin, a annoncé la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Mais les sinistrés manquent d'information. Certains sont rassemblés à l'aéroport, où ils demandent aux secouristes ou gendarmes la localisation des abris.
Avec AFP