La Cour constitutionnelle espagnole a suspendu jeudi, comme on s'y attendait, l'entrée en vigueur de la loi convoquant un référendum d'autodétermination de la Catalogne pour le 1er octobre.
Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a dénoncé jeudi 7 septembre "un acte intolérable de désobéissance" en Catalogne, où autorités y ont convoqué la veille un référendum d'autodétermination pour le 1er octobre.
La Cour constitutionnelle espagnole a suspendu jeudi, comme on s'y attendait, l'entrée en vigueur de la loi. Mariano Rajoy avait ordonné la saisine de la Cour constitutionnelle pour faire annuler les textes adoptés en Catalogne afin d'organiser ce référendum. Le principe avait déjà été déclaré anticonstitutionnel en 2014. Il a précisé que les autorités catalanes et tous les maires de la région seraient avertis qu'il est de leur "devoir d'empêcher ou de paralyser toute initiative tendant à l'organisation du référendum". "Je suis très conscient de la gravité du moment", a insisté Mariano Rajoy, en appelant les indépendantistes en Catalogne à ne pas "mépriser la force de la démocratie".
Pas de référendum
"Il n'y aura pas de référendum d'autodétermination", a-t-il martelé. Il a promis de mettre en oeuvre "tout ce qui sera nécessaire" pour l'éviter. La Catalogne représente 20 % du PIB espagnol.
Peu avant, le procureur général de l'État avait accusé les dirigeants catalans d'avoir "désobéi frontalement aux décisions de la Cour constitutionnelle" en convoquant le référendum. Il a précisé que deux procédures étaient en préparation contre la "conférence des présidents" du parlement catalan, qui a accepté de soumettre la loi au vote, et contre l'ensemble du cabinet catalan.
Le magistrat a annoncé le lancement d'enquêtes tous azimuts sur d'éventuels préparatifs du scrutin. Il a également ordonné de saisir les "instruments destinés à préparer ou tenir le référendum illégal".
République indépendante
À Barcelone, la réponse n'a pas tardé. Le porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, a dénoncé un "état de siège latent" imposé à la Catalogne. Il a promis que les séparatistes ne se laisseraient pas impressionner par la "pluie de plaintes".
Dans l'après-midi, les séparatistes, majoritaires au parlement catalan depuis septembre 2015, ont prévu d'examiner une deuxième loi. Celle-ci vise à organiser la transition vers un État indépendant si le "oui" l'emporte le 1er octobre. Dans ce cas, la Catalogne deviendrait selon eux une république indépendante, séparée du royaume d'Espagne.
L'exécutif catalan a accéléré les préparatifs concrets du scrutin. "Qu'il neige ou qu'il vente, nous le ferons parce que c'est notre contrat avec les citoyens de Catalogne", a déclaré Jordi Turull. Le président du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, a adressé un courrier aux mairies afin de dresser l'inventaire des locaux disponibles pour y installer les bureaux de vote.