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La Chine, la Corée du Nord et du Sud, les États-Unis, le Japon et la Russie ont entamé lundi à Pékin de nouveaux pourparlers sur le nucléaire nord-coréen. Les négociateurs semblent pessimistes.

AFP - Une nouvelle session de pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen s'est ouverte lundi à Pékin malgré le pessimisme de certains négociateurs.

Les discussions, qui impliquent la Chine, les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie, ont débuté à 16H30 (08H30 GMT) à la résidence officielle des hôtes du gouvernement chinois (Diaoyutai) avec une heure et demie de retard sur l'horaire prévu, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, sans donner de raison.

"Les six négociateurs sont tous entrés dans la salle de réunion", a déclaré un responsable sud-coréen.

Samedi, la Corée du Nord avait fait part de son opposition à la présence du Japon, arguant que Tokyo n'avait pas tenu ses promesses de lui fournir du fioul de chauffage en échange de son désarmement nucléaire.

A Tokyo, le secrétaire général du gouvernement, Takeo Kawamura, a assuré lundi que son pays prévoyait de "maintenir une coordination étroite avec les pays concernés afin de poursuivre le travail à la fois sur la question nucléaire et les sujets impliquant le Japon et la Corée du Nord, comme les enlèvements".

"Nous appelons de nouveau la Corée du Nord à prendre des actions concrètes pour résoudre ces sujets", a-t-il dit.

Tokyo a prévenu qu'il ne livrerait aucune aide énergétique à Pyongyang tant qu'il n'y aurait pas de progrès dans le dossier des 17 Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 1970 et 1980 pour former des espions à la langue japonaise.

Selon certains négociateurs, cette hostilité nord-coréenne augure mal d'éventuels progrès à l'occasion de ces discussions.

"Je crains qu'aucun de mes homologues ne soit optimiste sur les perspectives de cette session des discussions à six", a déclaré lundi le négociateur sud-coréen Kim Sook avant la reprise des négociations.

M. Kim, qui avait rencontré dans la matinée son homologue nord-coréen Kim Kye-gwan, a également indiqué à la presse espérer que les Coréens du Nord n'allaient "pas traîner les pieds" dans l'attente de l'arrivée au pouvoir en janvier de la nouvelle administration américaine du président élu Barack Obama.

De son côté, le représentant américain Christopher Hill a déclaré lundi, également avant la reprise des discussions, s'attendre à des résultats modestes.

"Nous avons bien préparé la rencontre, nous verrons donc s'il est possible d'obtenir quelque chose. Nous n'essayons pas de résoudre tous les problèmes", a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant: "Comme toutes les rencontres des négociations à six, ce seront des négociations difficiles".

Les discussions doivent porter sur les moyens de vérifier les déclarations de Pyongyang sur le démantèlement de ses installations nucléaires.

En prévision de cette réunion, les chefs de file des délégations américaine, japonaise et sud-coréenne ont demandé cette semaine qu'un document soit rédigé par les "six" pour clairement définir le processus.

Les Etats-Unis ont retiré la Corée du Nord de leur liste des Etats terroristes le 11 octobre. Selon Washington, Pyongyang venait d'accepter de relancer le démantèlement de ses installations nucléaires, gelé pendant plusieurs mois, et de faire vérifier la réalité de ce désarmement.

Mais la Corée du Nord nie avoir accepté le prélèvement d'échantillons sur ses sites nucléaires.

Les Etats-Unis affirment pour leur part que ce prélèvement faisait partie d'un accord conclu entre M. Hill et la partie nord-coréenne à Pyongyang début octobre.

Les négociations, commencées en 2003, avaient débouché sur un accord en 2007, la Corée du Nord, qui a testé une bombe atomique en 2006, acceptant de suspendre son programme nucléaire en contrepartie d'une aide énergétique et de garanties en matière diplomatique et de sécurité.