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"Sans régulation, le capitalisme est une machine folle"

Au menu de cette revue de presse française du mercredi 30 août : la présentation des grandes orientations de la politique étrangère d’Emmanuel Macron, les dividendes record versés par les entreprises du CAC40 au second trimestre, un entretien avec Angela Merkel, les oubliés de la prospérité allemande, et les soucis de Bernard Laporte.

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Au menu de cette revue de presse française, la présentation, hier, des grandes orientations de la politique étrangère française par Emmanuel Macron.

Devant la conférence des ambassadeurs, le président a déclaré que le principal ennemi de la France était «le terrorisme islamiste», n’hésitant pas à «appeler un chat un chat, contrairement à ses prédécesseurs», d'après Le Figaro, qui salue la «diplomatie de combat» du président. Son discours a aussi évoqué «d’autres fronts, celui de l’Europe, où il se dit prêt à faire partie d’une «avant-garde» de pays marchant plus vite que d’autres», et «celui de l’Afrique, dont le développement est aussi un enjeu pour l’Europe, déstabilisée par les vagues migratoires».

«Emmanuel Macron se pose en président d’une diplomatie qui protège», commente Le Monde, qui rapporte que la France tente également de «revenir dans le jeu diplomatique» sur la Syrie, avec la création d’un groupe international de contact, dont le rôle sera de donner «une nouvelle impulsion au processus de l’ONU».

La stabilisation de l a Syrie, mais aussi de l’Irak, de la Libye ou encore de la zone sahélienne constitue un élément-clé de la lutte contre le jihadisme, tout comme la mise au jour de «toutes les formes de financement du terrorisme», a expliqué le chef de l’État, dont le discours n’aurait fait apparaître «rien de nouveau sous le soleil», estime L’Humanité. Selon le quotidien, le président «s’inspire de la vision des Affaires étrangères défendue lors du précédent quinquennat par Laurent Fabius» : «La diplomatie économique est au cœur de l’action diplomatique».

L’économie française, justement, pâtirait du montant des dividendes versés par les entreprises du CAC40 à leurs actionnaires, selon Libération. Au second trimestre, 40 milliards d’euros ont ainsi été versés, un montant équivalent aux niveaux d’avant-crise et un record en Europe, selon le journal, qui critique une stratégie qui nuirait à la fois aux salariés et à l’investissement. Libé dénonce la théorie du «ruissellement», cette théorie économique qui énonce que «l es profits d’en haut», finissent par faire «la prospérité d’en bas». Un raisonnement qui comprendrait cette «faille» : «l’avidité de la classe dirigeante», qui contredirait «les lois de la pesanteur: au lieu de descendre vers le bon peuple, l’argent (aurait) ruisselé vers le haut». «On s’étonne ensuite de la persistance de la «fracture sociale», du désarroi des classes moyennes et de la montée des populismes», accuse Libération. «La leçon est toujours la même : sans une vigoureuse régulation, le capitalisme est une machine folle».

Libération, qui publie un entretien accordé par Angela Merkel avec le journal allemand Die Tageszeitung. La chancelière, très bien partie pour décrocher un quatrième mandat le 24 septembre prochain, esquisse plusieurs ponts avec les Verts, qui n’ont plus participé à un gouvernement depuis 2005 et pourraient intégrer une nouvelle coalition après les élections.

Sortie du nucléaire, changements massifs dans l’industrie automobile avec l’essor des moteurs électriques et à hydrogène, développement durable, mais aussi nécessité de «donner une forme humaine à la mondialisation»... Angela Merkel égrène les propositions. Elle assure également avoir «toujours plaidé pour le rôle important des syndicats, car il faut parler à la fois d’une économie créatrice de prospérité et de la juste répartition de ses fruits». Une «juste répartition» qui resterait à voir, d’après La Croix. Le journal s’est intéressé aux «oubliés» de la prospérité allemande, notamment aux quelque 900 000 retraités contraints de travailler pour compléter leur pension - un chiffre qui a doublé en dix ans. Le résultat de la réforme des retraites engagées dans les années 2000 pour faire face au déclin démographique, qui s’est traduite par le changement du calcul des pensions, mais aussi, et surtout, la conséquence d’une vingtaine d’années de dumping social pour accroître la compétitivité, qui ont tiré les salaires vers le bas, jusqu’à l’instauration d’un salaire minimum en 2015.

Un mot, pour terminer, de l’affaire de favoritisme présumé qui éclabousse le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte. Dans un entretien au Parisien , l’ex-ministre des Sports nie en bloc avoir fait pression sur la commission d'appel de la Fédération pour réduire les sanctions infligées au club de Montpellier, dont le président Mohed Altrad, est devenu un partenaire majeur de sa propre société, BL Communication. Il a signé cet hiver avec ce groupe de matériel pour le BTP un contrat d'un an pour quatre prestations, pour un montant total de 150.000 euros. Bernard Laporte nie en bloc les accusations de favoritisme, mais reconnait avoir appelé Jean-Daniel Simonet, le président de la commission d'appel de la fédération. D’après le Parisien, il revient à la ministre des Sports de trancher, et de mobiliser, éventuellement, l'Inspection générale de la Jeunesse et des sports. Mais le calendrier serait délicat, puisque la France est en pleine course pour organiser la Coupe du monde 2023. L’argent dans le rugby, mais aussi dans le foot, comme en témoigne ce dessin de Willem pour Libération . Des joueurs en redingote et haut de forme disputent une partie. «Les joueurs sont millionnaires»… «mais le foot restera le foot», veut croire un supporter.

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