Les juges d'instructions ont mis en examen Thierry François, ancien patron de la lutte antidrogue en France, pour complicité de trafic de stupéfiants, et favorisé l'entrée de drogues sur le territoire.
François Thierry, l'ancien numéro un de la lutte antidrogue en France, a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants dans l'une des enquêtes sur les méthodes controversées des "stups" pour faire tomber les trafiquants, a-t-on appris vendredi 25 août de sources proches du dossier.
Comme l'avait révélé Libération, l'ex-patron de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) était convoqué, jeudi dans l’après-midi, pour être entendu par les juges d'instruction qui enquêtent sur la saisie record de sept tonnes de cannabis le 17 octobre 2015 à Paris. À l'issue de son audition, il a été mis en examen pour "complicité de détention, transport, acquisition de stupéfiants et complicité d'exportation de stupéfiants en bande organisée", a précisé la source proche du dossier. Il a été laissé libre sans contrôle judiciaire.
L'enquête avait été confiée à l'Ocrtis dans un premier temps, avant que le parquet de Paris ne dessaisisse le service, après avoir découvert que cette livraison de drogue partie du Maroc s'inscrivait dans une opération secrète de ce même service pour infiltrer un réseau.
Sous couvert de l'opération, l'Ocrtis aurait directement supervisé l'importation d'au moins 15 tonnes de cannabis qui ont été saisies, dont les sept tonnes du boulevard Exelmans, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs soupçonnent François Thierry de ne pas avoir totalement informé les autorités judiciaires de l'opération, ni du rôle joué par son indicateur considéré comme un trafiquant notoire, Sofiane Hambli, ce qu'il conteste.
Avec AFP