Au menu de cette revue de presse française, jeudi 24 août, les critiques provoquées par la décision du gouvernement de différer une partie des baisses sociales promises aux salariés, le retour sur scène de François Hollande. Et le témoignage d’une rescapée de Boko Haram.
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Au menu de cette revue de presse française, les critiques suscitées par la décision du gouvernement de différer, en partie, la baisse des cotisations sociales – pour boucler le budget 2018.
Contrairement à ce qui avait été promis durant la campagne, cette baisse interviendra finalement en deux temps – alors que la hausse de la CSG, la contribution sociale généralisée, elle, sera effective dès le 1er janvier. Gérald Darmanin a beau marteler qu’à l’arrivée, «ce sera plus de pouvoir d’achat pour les salariés et les ouvriers, et moins de déficit» pour les comptes publics - le ministre de l’Action et des comptes publics ne convainc pas l’Opinion, qui le montre dansant une drôle de rumba, avec Emmanuel Macron. «Un pas en avant. Et deux pas en arrière », le journal dénonce un «coup de canif dans les promesses de campagne», en se demandant «où est passée l’audace» du candidat Macron - celui qui disait vouloir «transformer le pays», et qui «recule aujourd’hui devant l’obstacle de la réforme, en s’abritant derrière la découverte surjouée du bilan de son prédécesseur». «De l’alchimie qui devait transmuter la suppression des cotisations sociales et une hausse de la CSG en gains de pouvoir d’achat ne reste que le plomb des espérances trompées», assène l’Humanité, en évoquant «l’entourloupe» d’Emmanuel Macron, montré à la une affublé du nez de Pinocchio.
Bon accueil, en revanche, du côté des Echos. Le journal dénonce, lui, le «mauvais procès» instruit par ceux qui, «à gauche comme à droite, dénoncent une baisse des prélèvements en trompe-l’œil», «par méconnaissance ou mauvaise foi». Non, assurent les Echos, «il ne s’agit ni d’un renoncement, ni d’un marché de dupes. Bien au contraire. Il faut se réjouir de ce que ce chef de l’Etat a eu la sagesse de calibrer sa promesse de gain de pouvoir d’achat à l’aune de nos engagements budgétaires. Voilà qui nous change de ces pratiques habituelles qui consistaient à expliquer, sitôt l’élection présidentielle passée, que le train de vie des Français valait bien de nouvelles entorses à la rigueur budgétaire».
Une allusion, notamment, à François Hollande, qui a demandé au président de ne pas exiger trop de « sacrifices » de la part des Français. D’après le Figaro, cette sortie aurait été préparée depuis un moment, «avec la gourmandise du politique frustré par le manque d’action». Le journal raconte les coulisses d’une supposée opération «Make François Hollande great again», destinée à rendre réhabiliter son quinquennat, et plus si affinités. Au sein de la République en marche, beaucoup seraient agacés de voir l’ancien président revendiquer ses bons résultats économiques. «Je comprends qu’il ait du mal à résister, mais on ne va pas faire un test de paternité», ironise un député, tandis que le Figaro déclare que François Hollande, le président « aux 600 000 chômeurs de plus en cinq ans, à la dette publique record, et au déficit commercial abyssal», vient de «rater une occasion de se taire». «L’ancien président de la République critique son successeur, Emmanuel Macron, niant l’évidence de l’héritage politique qui les lie», juge pour sa part l’Humanité – qui estime que François Hollande «n’assume pas sa paternité».
Il vient quant à lui d’annoncer sa décision de rejoindre le monde de la finance - François Fillon va rejoindre une société française d’investissement. Le Figaro explique que l’ex-candidat à la présidentielle «lâche» la politique, en se tournant vers le privé. Un choix lié, selon ses proches, à la «violence» dont il aurait été l’objet durant sa campagne. Le groupe qui l’a engagé précise quant à lui l’avoir engagé pour «son expérience internationale et sa connaissance aiguë des problématiques économiques françaises et européennes», plus encore que pour son carnet d’adresses d’ancien Premier ministre.
Tout autre chose, pour terminer, les témoignages, dans Libération, de jeunes filles kidnappées par Boko Haram au Nigeria. L’envoyée spéciale du journal s’est rendue à Maiduguri, dans le nord-est du pays, où la secte islamiste a fait des attentats-suicides commis par des femmes, souvent très jeunes, sa signature. Fatima, elle, ne connaît pas son âge. «14 ans, peut-être», dit-elle, visiblement plus âgée. De sa captivité, elle raconte «les nuits dehors, les jours sans manger, la promiscuité, les hommes armés de fusils automatiques, les larmes des femmes violées, les prêches d’un chef de guerre qui se déplaçait entouré de gardes du corps». Envoyée un jour se faire exploser sur un barrage de soldats, elle parvient à les prévenir: «Je suis étudiante, j’ai une bombe sur moi ! Attention, n’approchez pas». Une fusillade s’ensuit, ceux qui l’avaient amenée ayant dû suspecter qu’elle avait flanché. Elle raconte avoir «tremblé» lorsqu’un homme en uniforme a finalement enlevé sa ceinture explosive. Comme elle, rappelle Libé, des milliers de femmes et d’adolescentes sont passées entre les mains de Boko Haram depuis son entrée en scène en 2009.
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