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Macron obtient le soutien de trois pays européens sur les travailleurs détachés

Emmanuel Macron, en déplacement à Salzbourg, a conclu mercredi avec les dirigeants autrichien, slovaque et tchèque un accord sur une réforme du système des travailleurs détachés en Europe, qu'il avait qualifié plus tôt dans la journée de "trahison".

La recherche d'alliance européennes d'Emmanuel Macron s'est avérée concluante . Après une réunion de travail entre le président français, les Premiers ministres tchèque et slovaque et le chancelier autrichien, un accord entre les quatre pays sur une révision de la directive européenne visant à durcir les règles du travail détaché a été conclu.

"Je suis satisfait des échanges d’aujourd’hui avec les avancées très concrètes sur le travail détaché", a commenté le président français. "Nous sommes d'accord sur (les principaux) points, il nous reste à affiner les paramètres dans les semaines à venir pour trouver un compromis intelligent en octobre."

"Il y aura trois points essentiels à résoudre", a commenté pour sa part le chancelier autrichien, Christian Kern lors d’une conférence de presse avec les trois autres dirigeants, à Salzbourg."Tout d’abord une durée raisonnable du détachement de longue durée : ça doit être moins que les 24 mois qu’on a proposés au début." Et de poursuivre, "Nous sommes tous convaincus que le principe du même salaire pour le même travail doit être respecté et prêts à accroître la collaboration en matière de contrôle des fraudes".

Macron obtient le soutien de trois pays européens sur les travailleurs détachés

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a promis de tout faire, avec la République tchèque, "pour que l'ensemble du groupe de Visegrad se joigne" à leurs positions. Les deux autres membres du groupe, Pologne et Hongrie, sont quant à eux, réticents à l'idée de durcir les règles du travail détaché.

"Un compromis intelligent en octobre"

Emmanuel Macron, qui veut mettre fin à la "trahison de l'esprit européen" que constitue, selon lui, le fonctionnement actuel du travail détaché, a salué la "bonne volonté" de la République tchèque et de la Slovaquie.

"Le marché unique européen et la libre circulation des travailleurs n'a pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social", avait-il déclaré plus tôt dans la journée. "Et on le voit bien, c'est ce qui dans nos pays nourrit le populisme et érode la confiance dans le projet européen."

Paris espère "le maximum de rapprochements"

Emmanuel Macron rencontrera jeudi à Bucarest le président et le Premier ministre roumains, Klaus Werner Iohannis et Mihai Tudose, et s'envolera dans la soirée pour Varna  en Bulgarie, où il s'entretiendra vendredi avec le président et le Premier ministre, Roumen Radev et Boïko Borissov.

La France, qui a rejeté en juin le projet de révision de la directive car il n'allait pas, selon elle, assez loin, a quelques semaines pour trouver des compromis avec les pays opposés cette refonte.

Les négociateurs français savent que leur position ne sera pas adoptée telle quelle par les ministres de l'Emploi des vingt-huit lors de leur réunion du 23 octobre mais ils espèrent "le maximum de rapprochements", souligne-t-on à l'Élysée.

Avec Reuters