Les forces gouvernementales irakiennes ont reconquis les deux premiers quartiers de Tal Afar, l'un des derniers fiefs des jihadistes dans le pays, le jour où le chef du Pentagone Jim Mattis est venu réaffirmer son soutien aux forces irakiennes.
Plus d'un mois après la reprise à l’Organisation État islamique (EI) de Mossoul, la deuxième ville du pays, des unités de l'armée et des services antiterroristes irakiens ont réussi mardi 22 août à pénétrer par l'est et le sud à l'intérieur de Tal Afar, l'un des derniers fiefs des jihadistes.
Dès le matin, les forces irakiennes s'étaient regroupées aux portes de la cité avant d'entrer depuis plusieurs fronts dans la ville où, selon des responsables locaux, un millier de jihadistes sont retranchés.
Ahmed al-Assadi, porte-parole du Hachd al-Chaabi, ces unités paramilitaires impliquées dans l'offensive contre l’EI, a fait état de combats "violents", prédisant que la reprise de Tal Afar ne serait "pas longue". Elle "prendra des semaines", a-t-il dit, alors que la reconquête de Mossoul avait duré neuf mois.
Avec cette offensive, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dit redouter l'exode "des milliers" de civils. Près de 1 500 familles sont arrivées dans un camp de transit ces derniers jours et les préparatifs sont en cours pour accueillir jusqu'à 22 000 personnes fuyant Tal Afar.
La rapide progression à Tal Afar intervient au moment où le chef du Pentagone Jim Mattis rencontrait les dirigeants irakiens à Bagdad, dont le Premier ministre Haider al-Abadi.
"Les jours de l’EI sont comptés"
Le responsable américain a apporté une nouvelle fois le soutien de son pays à la lutte irakienne contre les jihadistes et souligné la nécessité de "vaincre l'EI et restaurer la souveraineté et l'intégrité territoriale [de l'Irak]". "Les jours de l'EI sont comptés, c'est certain", a-t-il estimé, mais il "n'a pas encore disparu et cela n'arrivera pas de sitôt".
La "libération" de Mossoul a restauré la confiance dans le pouvoir irakien, a assuré Jim Mattis, même si les forces irakiennes ont déploré selon lui "plus de 1 200 morts et de 6 000 blessés".
Lors d'une offensive fulgurante en 2014, l'EI s'était emparé de près d'un tiers de l'Irak, mais il a ensuite perdu beaucoup de terrain devant les multiples offensives lancées par le pouvoir irakien et ses alliés. Mais cette organisation ultraradicale qui est également en perte de vitesse en Syrie, parvient encore à frapper. Elle a revendiqué la semaine dernière les attentats meurtriers en Espagne et en Russie.
Avec AFP et Reuters