
La première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, accusée d'agression en Afrique du Sud, a finalement obtenu l'immunité diplomatique des autorités sud-africaines. Elle est rentrée dimanche à Harare.
"L'immunité diplomatique était justifiée dans ce cas particulier". La chef de la diplomatie sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane a confirmé dimanche 20 août que la première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, soupçonnée d'agression à Johannesburg, avait obtenu l'immunité diplomatique.
La décision d'accorder l'immunité diplomatique à l'épouse de Robert Mugabe a été prise samedi et, quelques heures plus tard, Grace Mugabe quittait l'Afrique du Sud pour le Zimbabwe. "Le président Robert Mugabe, qui était accompagné de la première dame, (...) est arrivé à bord d'un vol Air Zimbabwe dimanche très tôt" à Harare, a annoncé la radio zimbabwéenne nationale.
L'affaire Grace Mugabe s'est dénouée en marge d'un sommet des chefs d'État de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), à Pretoria ce week-end, auquel participaient le président zimbabwéen et son homologue sud-africain, Jacob Zuma.
Une "culture de l'impunité"
L'organisation sud-africaine qui défend la top model victime présumée, AfriForum, a dénoncé le départ "en secret" de Grace Mugabe et la "culture de l'impunité" de la part de "dirigeants corrompus qui se protègent mutuellement". AfriForum entend désormais saisir la justice pour obtenir une annulation de la décision d'accorder l'immunité diplomatique à la première dame du Zimbabwe. "Dans le cas où notre requête serait acceptée, la balle sera dans le camp du parquet pour poursuivre Mme Mugabe", a expliqué AfriForum dans un communiqué.
Le principal parti de l'opposition sud-africaine, l'Alliance démocratique (DA), a lui dénoncé "la complicité du gouvernement qui a permis" à Grace Mugabe "de fuir le pays, en pleine nuit, pour éviter des poursuites".
Au Zimbabwe, la principale formation d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a demandé que tout soit fait pour que Grace Mugabe réponde de ses actes devant la justice. "Il ne devrait pas y avoir d'impunité" pour la première dame, "une voleuse et une femme violente qui a agressé de façon abominable une jeune personne innocente", a déclaré à l'AFP le porte-parole du MDC, Obert Gutu. "Elle est une honte et elle nous doit des excuses pour avoir sali l'image de notre pays", a-t-il ajouté.
Le gouvernement zimbabwéen n'a fait aucun commentaire sur les derniers déboires de Grace Mugabe, 52 ans, connue pour ses accès de colère. Mais pour la première fois dimanche, la presse d'État a mentionné l'incident, dénonçant "l'emballement des médias locaux et étrangers" qui "n'ont rien d'important à dire".
Avec AFP