
L'offensive de l’armée libanaise, déclenchée samedi, contre le groupe EI, près la frontière syrienne, progresse dans l’est du Liban. Les militaires annoncent avoir repris un tiers du territoire contrôlé par les jihadistes.
L’armée libanaise poursuit son offensive contre les positions de l’organisation État islamique (EI) à la frontière est du pays du Cèdre avec la Syrie, après avoir repris aux jihadistes un tiers du territoire qu'ils contrôlaient dans la zone.
Baptisée 'l'aube des Jouroud', cette opération lancée samedi dans la région de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa leur a permis de reprendre environ 30 km² à l’EI, a annoncé samedi soir un porte-parole militaire, le général Nazih Jreij. Selon lui, 20 jihadistes ont été tués et 10 soldats libanais blessés dans les combats. Ce dimanche, l'armée a cependant fait savoir que trois militaires libanais ont perdu la vie dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule près de la frontière syrienne.
Cet assaut intervient alors que l’EI, présent dans des régions montagneuses de l'est du Liban, où il avait pris pied depuis trois ans, perd du terrain en Irak et en Syrie voisins.
Samedi, des soldats libanais ont hissé le drapeau espagnol sur une colline reprise à l'EI en hommage aux victimes des attaques terroristes survenues en Catalogne et revendiquée par le groupe terroriste. "Un salut de nos troupes qui combattent l’EI dans le Jouroud de Ras Baalbeck aux victimes en Espagne et dans le monde entier”, a écrit dans un communiqué de l’institution militaire.
Selon elle, quelque 600 combattants de l'EI étaient présents dans la région frontalière et contrôlaient une zone estimée à 120 km² avant le début de l'opération samedi. Dimanche, l'armée libanaise faisait feu sur des positions jihadistes à Jouroud Ras Baalbeck, selon l'agence nationale d’information ANI. Cette enclave est la dernière poche occupée par des groupes hostiles au régime syrien à la frontière libano-syrienne.
Offensive du Hezbollah contre l’EI du côté syrien de la frontière
L’opération de l'armée libanaise intervient après la fin d'une bataille, en juillet, entre le Hezbollah et des jihadistes anciennement liés à Al-Qaïda ainsi que des rebelles syriens dans une autre région de l'est du Liban.
Après six jours de combats, une trêve avait été instaurée au terme de laquelle un premier contingent de 8 000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des jihadistes, avaient été évacuées vers la Syrie. Lundi, les derniers rebelles syriens ont été évacués du Liban.
Simultanément à l'annonce de l'armée, le mouvement politico-militaire chiite a déclaré samedi le début d'une offensive pour déloger l'EI du côté syrien de la frontière, où le Hezbollah, allié de Damas, combat les rebelles aux côtés des troupes du président Bachar al-Assad.
Le porte-parole de l'armée libanaise a pour sa part démenti toute "coordination" entre l'institution militaire et le Hezbollah ou l'armée syrienne. L’officialisation d’une opération conjointe entre l'armée libanaise d'une part, le Hezbollah et l'armée syrienne de l'autre, serait susceptible de remettre en cause l'aide militaire américaine apportée au Liban, Washington considérant le Hezbollah comme une organisation terroriste.
Samedi, les combattants du Hezbollah et l'armée syrienne ont "libéré 87 km² de la zone contrôlée par Daech (acronyme en arabe de l'EI) (...) dans la région du Qalamoun ouest", a annoncé de son côté l'organe de communication du mouvement de Hassan Nasrallah.
Avec AFP et Reuters