Le procès de l'ex-chef de la "police islamique" de Gao, contrôlée par les jihadistes entre 2012 et 2013, s’est ouvert vendredi à Bamako. Accusé d'avoir commis de nombreuses exactions, Aliou Mahamar Touré risque jusqu'à 20 ans de prison.
Le procès d’Aliou Mahamar Touré, l'ex-chef de la "police islamique" de Gao, s’est ouvert, vendredi 18 août, à Bamako. Cet homme avait imposé la charia aux habitants de cette ville du nord du Mali, contrôlée par les jihadistes entre 2012 et 2013.
Plusieurs de ses victimes étaient présentes à l’audience organisée dans une salle située dans l’un des bâtiments de la cour d'appel de Bamako. "Je suis chauffeur. Aliou m'a coupé la main droite alors que je n'ai rien fait", a déclaré l’une d’elles.
Originaire de Gao, Aliou Mahamar Touré avait été arrêté en décembre 2013 au cours d'une opération des forces armées maliennes. Il était un pilier du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes jihadistes qui a occupé le nord du Mali en 2012. Dans les rangs des islamistes armés, il était le Malien le plus gradé.
Condamnation de la CPI
"Ici, c'est la charia (loi islamique) qu'il faut appliquer. C'est la loi de Dieu. Gao a quitté les mains de mécréants pour tomber dans les mains de Dieu. C'est au nom d'Allah que nous appliquons la charia", déclarait-il à l'époque à des journalistes de l'AFP.
Le procès de Aliou Mahamar Touré débute au lendemain du jugement rendu par la Cour pénale internationale (CPI) déclarant un autre jihadiste malien, Ahmad al Faqi al Mahdi, coupable d'avoir provoqué pour 2,7 millions d'euros de dégâts en faisant détruire en 2012 des mausolées de la cité historique de Tombouctou (nord).
Avec AFP