Raila Odinga, candidat défait à la présidentielle au Kenya, a indiqué qu'il dévoilerait mardi sa stratégie pour contester la réélection de son rival Uhuru Kenyatta. Un appel à la grève générale lancé par l'opposant a été modérément suivi.
Après plusieurs jours de violences meurtrières au Kenya, qui ont suivi la réélection de Uhuru Kenayatta, les sympathisants de son rival, Raila Odinga, sont dans l'attente.Le leader de l'opposition kenyane doit dévoiler, mardi 15 août, la stratégie qu'il entend adopter pour contester le résultat de la présidentielle, ce qui pourrait faire remonter la tension dans le pays.
En signe de deuil pour les 16 personnes, dont une fillette de neuf ans, tuées dans les violences survenues après l'annonce de la victoire de Uhuru Kenyatta, Raila Odinga avait demandé à ses partisans de ne pas travailler lundi, le temps qu'il réfléchisse à la marche à suivre pour mieux s'opposer à la réélection de son rival.
Un appel modérément suivi. À Nairobi, la capitale, qui avait des allures de ville morte depuis le scrutin du 8 août, la vie a repris timidement, de nombreux magasins ayant ouvert leurs portes. Dans le bidonville de Kibera, un des hauts lieux de la contestation, de nombreuses personnes sont aussi retournées à leurs tâches quotidiennes.
Des options limitées
Quelles sont les options de Raila Odinga ? Elles apparaissent limitées, la coalition d'opposition Nasa, qu'il dirige, a pour le moment écarté de saisir la Cour suprême, comme elle l'avait fait en 2013, en vain. L'ONU, l'Union européenne et Londres ont pourtant appelé l'opposant à se tourner vers la justice. Uhuru Kenyatta a également invité ceux qui rejettent encore le résultat à recourir "aux voies légales (...) afin d'exprimer leur insatisfaction".
We continue to appeal to those who are not satisfied to use the legal mechanism which has been created by our wonderful constitution.
— Uhuru Kenyatta (@UKenyatta) 14 août 2017L'opposition affirme que le score de Uhuru Kenyatta est le fruit d'une manipulation du système électronique de transmission et de comptage des voix utilisé par la Commission électorale, et censé précisément prévenir les irrégularités. Mais les missions d'observation internationales ont globalement salué la bonne tenue des élections et l'opposition n'a pas été en mesure de fournir de documents susceptibles de corroborer ses affirmations.
La police a nié que des manifestants pacifiques aient été tués. Elle a affirmé que ceux qui sont morts étaient armés et commettaient des actes criminels (viols, pillages), et s'en étaient pris à des policiers.
Avec AFP