Le footballeur espagnol Juan Mata annonce qu’il va reverser 1 % de son salaire à une œuvre caritative et incite les autres joueurs à en faire autant. Il a créé sa fondation, Common Goal, pour rassembler toutes les bonnes volontés.
À l’heure du foot-business, où les montants des transferts atteignent des sommes astronomiques, un joueur tente de faire entendre une autre voix. Juan Mata, le milieu de terrain espagnol de Manchester United, a décidé de reverser 1 % de son salaire, estimé à 9,4 millions d'euros en 2015, à une œuvre caritative. Et surtout, il espère faire des émules auprès des autres joueurs. Il a pour cela lancé son projet, Common Goal (Un but en commun), sur Internet.
An amazing project starts today. Please take a moment to check it out. ⚽❤???? #CommonGoal https://t.co/UJbedfXnpW
— Juan Mata García (@juanmata8) 4 août 2017Dans un long texte très personnel publié sur le site Player’s Tribune vendredi 4 avril, le footballeur de 29 ans explique comment il en est arrivé à cette décision. Il revient sur les moments marquants de sa carrière, depuis sa formation au Real Madrid jusqu’à son but d'un retourné acrobatique inscrit contre Liverpool en 2015, qui l’a fait entrer dans le cœur des supporters de Manchester United.
Here's the bday boy @juanmata8 ripping Liverpool a new one. Oooh, Juan Mata! #MUFC pic.twitter.com/ojZxMu8RwX
— Man Utd (@JustManUnited18) 28 avril 2017"J’ai vu la beauté du football"
Il revient également sur sa victoire avec Chelsea en Ligue des champions face au Bayern Munich en 2012. "Alors que nous fêtions la victoire, j’ai regardé mes coéquipiers et j’ai vu la beauté du football. Un gardien tchèque. Un défenseur serbe et un autre brésilien. Des milieux de terrain ghanéen, nigérian, portugais, espagnol et anglais. Et bien sûr, un incroyable buteur ivoirien [Didier Drogba]".
Juan Mata conclut ainsi cette émouvante tribune : "J’ai pensé à tout ce que le football m’avait donné. Et j’ai pensé à l’héritage que je laisserai. […] Je veux que tous les enfants aient les opportunités que j’ai eues. Donc à partir d’aujourd’hui, je m’engage à verser 1 % de mon salaire à Common Goal, une fondation – gérée par l’ONG streetfootballworld – qui soutient des œuvres caritatives liées au football partout dans le monde."
Il explique notamment avoir été marqué par la visite d’un bidonville de Bombay, lors d’un un récent voyage en Inde : "Aucun enfant ne devrait vivre comme ça".
"Un petit geste qui peut changer le monde"
Mais Juan Mata ne s’arrête pas là : "C’est un petit geste qui peut changer le monde s’il se répand. Je demande à mes collègues footballeurs professionnels de me rejoindre pour créer le 'Onze de départ Common Goal'. (…) Je prends en charge ce projet, mais je ne veux pas être le seul. La première leçon que j’ai apprise dans le foot, c’est qu’il faut une équipe pour réaliser ses rêves."
À terme, il rêve carrément d’une sorte de taxe Tobin du foot, où tout le secteur reverserait 1 % de ses revenus à des œuvres caritatives. "Nous avons tellement de possibilités, juste parce que nous jouons à un jeu d’enfants. Nous avons tellement de chance de vivre ce rêve. Rassemblons-nous et partout, aidons les enfants à connaître la même lumière et la même joie".
En avril dernier, Juan Mata avait déjà dénoncé les salaires "insensés" des footballeurs à la télévision espagnole : "Comparé au reste de la société, nous gagnons des sommes ridicules, inimaginables. En ce qui concerne le monde du football, je gagne un salaire normal. Mais par rapport à 99,9 % des Espagnols, je gagne un montant insensé."
Alors que beaucoup de joueurs et de clubs s’investissent dans des projets humanitaires, aucun n’a encore répondu publiquement à l’appel de Juan Mata.