Pour le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, les réfugiés doivent être accueillis plus rapidement et les migrants économiques effectivement reconduits, pour empêcher qu'à terme le droit d'asile ne soit "remis en cause".
Dans une interview publiée dimanche 6 août dans le JDD, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a estimé que les réfugiés devaient être accueillis plus rapidement et que les migrants économiques devaient être effectivement reconduits, pour empêcher qu'à terme le droit d'asile ne soit "remis en cause".
"Les enquêtes d'opinion montrent une réticence de plus en plus grande" des Français sur la question de l'accueil des migrants, a-t-il averti. "Si l'on ne fait pas la distinction entre le droit d'asile et les autres motifs de migrations, ce sera le droit d'asile qui sera remis en cause".
Cette distinction entre demandeurs d'asile et migrants économiques avait déjà été évoquée le 12 juillet par le gouvernement, lors de la présentation d'un "plan migrants" qui prévoit notamment plus de 12 000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés d'ici 2019.
"Notre politique doit toujours concilier efficacité et générosité. Nous accueillons tous ceux qui fuient guerres et persécutions, mais nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d'autres ressorts, notamment économiques", résumé Gérard Collomb
Le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi dernier la création, dans les Hauts-de-France, de deux nouveaux centres pour les migrants errant à Calais dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre. La situation "demeure extrêmement complexe" dans cette ville, selon Gérard Collomb. Environ 350 migrants sont toujours présents sur place, neuf mois après le démantèlement de l'immense bidonville de la "jungle", et une centaine à Grande-Synthe, a-t-il dit.
Plus de 200 adultes revenus d'Irak et de Syrie
Dans cet entretien au JDD, le ministre évoque aussi la menace terroriste. Il explique ainsi que 217 majeurs et 54 mineurs sont rentrés des zones de combats en Irak et en Syrie en France. Selon lui, ces personnes "font l'objet d'un traitement judiciaire systématique par le procureur de la République de Paris et nombre d'entre eux sont actuellement incarcérés".
Il ajoute que sept attentats ont été déjoués depuis le début de l'année, un chiffre déjà annoncé. "La menace terroriste reste très élevée", dit-il. Il cite "des individus qui pourraient être téléguidés depuis l'étranger, notamment par Al-Qaïda. Ou des personnes sans lien directs avec la Syrie, mais soumises à une propagande qui reste malheureusement très active".
Gérard Collomb ajoute que le nombre de personnes inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste ne cesse d'augmenter et évoque "plus de 18 500 signalements".
Avec AFP et Reuters