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Venezuela : deux des principaux opposants à Maduro arrêtés à leur domicile

Deux chefs de file de l'opposition au vénézuélienne au président Maduro, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma, ont été arrêtés mardi et emmenés par des agents du renseignement, selon leurs proches. Les États-Unis et l'UE ont condamné ces arrestations.

L'alerte a été donnée sur Twitter par Lilian Tintori, épouse de Leopoldo Lopez, leader de l'oppostion vénézuélienne. "Ils viennent d'emmener Leopoldo de chez lui. Nous ne savons pas où il se trouve ni où on l'a emmené", a-t-elle déclaré, mardi 1er août.

#URGENTE se acaban de llevar a Leopoldo de la casa. No sabemos donde está ni a dónde lo llevan. Maduro es responsable si algo le pasa.

— Lilian Tintori (@liliantintori) 1 août 2017

Deux chefs de file de l'opposition vénézuélienne, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma, maire de Caracas, ont été emmenés par des individus, ont rapporté leurs proches. Ces derniers jours, ils avaient appelé les Vénézuéliens à participer aux manifestations contre le président Maduro et contre l'Assemblée constituante élue dimanche au Venezuela. Leurs familles ont indiqué tenir Nicolas Maduro pour responsable de leur sort.

12:27 de la madrugada: Momento en el que la dictadura secuestra a Leopoldo en mi casa. No lo van a doblegar! pic.twitter.com/0EdlQvEGXS

— Lilian Tintori (@liliantintori) 1 août 2017

L'épouse de Leopoldo Lopez a diffusé une vidéo sur laquelle on voit son mari poussé vers un véhicule portant le sigle Sebin, les services de renseignement du Venezuela. Vanessa, la fille d'Antonio Ledezma, a diffusé une vidéo analogue montrant son père emmené hors de chez lui.

"Ils ont pris Leopoldo Lopez et le maire Ledezma pour nous faire peur et nous démoraliser", a déclaré le député d'opposition Freddy Guevara, coordinateur national du parti de Leopoldo Lopez, Voluntad Popular (VP, Volonté populaire).

Venezuela : deux des principaux opposants à Maduro arrêtés à leur domicile

Washington exprime sa "profonde inquiétude"

Leopoldo Lopez a été assigné en résidence surveillée en juillet, après trois années passées en prison pour son rôle dans les manifestations antigouvernementales de 2014. Sa libération avait été considérée comme une avancée de taille vers une issue à l'impasse politique. Antonio Ledezma, lui, a été placé en résidence surveillée en 2015, après avoir purgé une peine de prison pour des accusations de coup de force contre Nicolas Maduro.

La Cour suprême vénézuélienne, acquise au pouvoir, a indiqué que les deux hommes avaient été arrêtés car ils cherchaient à s'enfuir et à cause de leurs déclarations politiques. "Nous avons reçu des information des services de renseignement qui faisaient état d'un plan d'évasion", a indiqué la Cour suprême dans un communiqué, où il est également précisé que les deux opposants n'ont pas respecté leurs "conditions de détention" à domicile interdisant tout "prosélytisme politique" pour l'un et toute "déclaration à un quelconque média" pour l'autre.

Les États-Unis ont exprimé mardi leur "profonde inquiétude" après l'incarcération des deux opposants, considérée comme une "nouvelle preuve de l'autoritarisme du régime" de Nicolas Maduro. L'Union européenne a, de son côté, condamné mardi ces arrestations, estimant qu'il s'agissait d'un "pas dans la mauvaise direction" et réitérant son appel à une "désescalade des tensions" qui ont fait plus de 120 morts en quatre mois.

"Nous exigeons davantage d'informations des autorités vénézuéliennes sur leur situation, qui n'est toujours pas claire", a déclaré Catherine Ray, porte-parole de la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, devant la presse. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a pour sa part jugé que ces arrestations étaient "un nouveau pas vers la dictature au Venezuela".

Quant au haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, il s'est dit "profondément inquiet". Il a demandé au gouvernement vénézuélien "de libérer immédiatement tous ceux qui sont détenus pour exercer leur droit au libre rassemblement pacifique, à l'association et à l'expression".

Et d'ajouter : "j'exhorte les autorités à ne pas aggraver davantage une situation déjà extrêmement volatile".

Avec AFP