
Après un dimanche de chaos, la pagaille se poursuivait lundi à la gare de Paris-Montparnasse, provoquant l'exaspération de centaines de voyageurs bloqués, en raison d'une panne dont l'origine était toujours inconnue de la SNCF.
"Si on ne trouve pas un train pour La Rochelle aujourd’hui, on devra annuler nos vacances et rester en Île-de-France." Après une matinée à la gare Montparnasse à Paris, Mbessi, sa femme enceinte et leurs trois enfants s’apprêtaient, lundi midi, à prendre un bus, direction gare d’Austerlitz, leur dernière chance d’arriver à temps pour leur location de vacances. Mais ils n’ont pas la garantie d’avoir un train, leur a précisé un agent de la SNCF.
Mbessi, sa femme, leurs enfants quittent #Montparnasse pour Austerlitz sans train garanti vers la Rochelle. "Sinon on restera a paris" pic.twitter.com/VehQ30QguQ
— alcyone wemaëre (@alcyonekenobi) 31 juillet 2017La panne de signalisation du dimanche 30 juillet a interrompu totalement le trafic, en plein week-end de chassé-croisé des vacances, générant le chaos dans cette gare qui dessert la Bretagne et le sud-ouest de la France, des destinations prisées en cette période de grandes vacances. Dimanche soir, la directrice de SNCF Voyages, Rachel Picard, a assuré que "près de 32 000 voyageurs étaient arrivés à destination" dans les deux sens, soit près de "85 % de ceux qui avaient prévu de voyager aujourd'hui".
Avec des trains réorientés au départ de la gare d'Austerlitz et trois TGV sur quatre prévus au départ, le trafic reprenait "très progressivement" lundi, selon la SNCF. De fait, sur le panneau d’affichage, seuls deux trains étaient signalés comme "supprimés". Le problème, c’est que l'origine de la panne, qui touche le "système signalisation en gare Montparnasse, qui commande plusieurs centaines d'aiguillages et de signaux", était toujours inconnue de la SNCF lundi à la mi-journée.
Lundi après-midi, la SNCF a, d'ailleurs, indiqué que le trafic ferroviaire serait complètement interrompu dans la nuit de lundi à mardi "entre 22 heures et 6 heures du matin" à la gare de Paris-Montparnasse afin d'effectuer les travaux de vérifications nécessaires sur le local de commandes de signalisation de Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Cependant, "des trains seront détournés sur la gare d'Austerlitz, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la SNCF.
"Le système SNCF est perturbé, mais pas nous"
Dans un café à proximité de la gare, Peter et son fils Nol, des Néerlandais vivant en Croatie, prennent les choses avec philosophie. Ils comptent prendre un train "pour le Sud" dans l’après-midi qui, pour l’instant, n’est pas annulé. Leur but : rejoindre l’Espagne pour faire le chemin de Compostelle. Et si leur train reste à quai ? "On ira en bus ou en avion. Le système SNCF est perturbé, mais pas nous", sourit Peter en savourant son verre de vin blanc.
Sur le parvis de la gare, Valentin et Antoine, des militaires, sont moins sereins : ils cherchent à rejoindre leur caserne à Poitiers, à seulement une heure trente de Paris, depuis hier. Ils ont dû dormir à l’hôtel et ce matin le train de 7 h n’est pas parti, ni celui de 8 h 30. Fatigués d’attendre, ils misent tout désormais sur le train de 16 h 01.
Eugene, un Irlandais vivant près de Saint-Nazaire, a reçu un SMS de la SNCF ce matin : train annulé. Il n’a pas vraiment d’impératif et, au pire, il pourra être hébergé à Paris. Est-t-il énervé contre la SNCF ? "Pas du tout. Ce serait encore pire en Irlande !", affirme-t-il.