
Les Sénégalais ont élu dimanche leurs députés à l'issue d'une campagne émaillée de violences, lors d'un scrutin considéré comme un test en vue de la présidentielle de 2019.
Plus de 6,2 millions d'électeurs sénégalais étaient appelés aux urnes, dimanche 30 juillet, pour élire leurs députés. Les premiers résultats de ce scrutin à un tour sont attendus lundi.
Le vote a été marqué par quelques problèmes d'organisation en début de journée. L'ouverture de nombreux bureaux a notamment pris du retard. Dans certains centres, il a fallu nettoyer les lieux après les violents orages qui ont touché dans la nuit le pays.
Dans d'autres, l'ensemble des bulletins des très nombreuses listes – 47, un record – n'avait pas été acheminé à temps, selon les médias locaux, alors que de nombreux Sénégalais s'étaient rendus dans les bureaux de vote dès 7 h.
Mais ce sont les problèmes liés aux listes d'électeurs et à la distribution des cartes d'identité biométriques permettant aux citoyens de voter, dont plusieurs centaines de milliers n'ont pas été fournies à temps, qui gênaient le plus les opérations.
Face aux partisans du chef de l'État Macky Sall, l'opposition avance divisée, avec comme têtes de liste principales son prédécesseur, Abdoulaye Wade, et le maire de Dakar, Khalifa Sall, en détention préventive.

La campagne a été émaillée de violences qui ont fait de nombreux blessés à travers ce pays pourtant réputé en Afrique pour sa tradition démocratique. Signe de la tension des derniers jours, le ministre de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a décrété vendredi "pour des raisons de sécurité" une interdiction de circuler entre les régions du pays le jour de l'élection, de minuit à minuit. Des responsables politiques et religieux ont quant à eux lancé des appels pour que le scrutin se déroule dans le calme.
Des législatives tests
Un enjeu de cette dernière consultation avant la présidentielle de 2019 sera de mesurer les forces du camp du président Macky Sall, élu en 2012 face à Abdoulaye Wade et qui espère consolider sa majorité.
L'opposition affirme de son côté vouloir lui imposer "une cohabitation", mais ses chances d'y parvenir ont diminué après son échec à s'entendre sur une liste commune. Le nombre de sièges à l'Assemblée nationale passera de 150 à 165, en vertu d'une révision constitutionnelle adoptée en mars 2016 et créant 15 sièges de députés pour représenter la diaspora.

Sur les 165 sièges, 105, dont les 15 de la diaspora, seront pourvus au scrutin majoritaire, un système très favorable au parti qui terminera premier dans chaque département, puisqu'il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront pourvus à la proportionnelle.
Les derniers jours de campagne ont aussi été marqués par une controverse sur la délivrance des cartes d'identité biométriques permettant aux citoyens de voter, dont plusieurs centaines de milliers n'ont pas été fournies à temps. Saisi par Macky Sall, le Conseil constitutionnel a autorisé in extremis le vote avec le récépissé de dépôt de carte d'électeur, accompagné d'une pièce d'identité. L'opposition a rejeté avec véhémence la mesure, estimant qu'elle pourrait faciliter des tentatives de fraude en faveur du pouvoir.
Avec AFP