
Vue aérienne montrant des tapis tissés à la main étalés dans les champs pour adoucir leurs couleurs sous le soleil brûlant, dans le district de Dosemealti, à Antalya, le 22 juillet 2025. © Ozan Kose, AFP
Des milliers de tapis et de kilims étendus au soleil forment un patchwork festif et coloré aux abords d'Antalya, la grande ville côtière touristique du sud de la Turquie.
De juin à septembre, dans les champs moissonnés et débarrassés des chaumes, les commerçants apportent leurs cargaisons pour les faire vieillir au soleil, tempérer sous ses rayons l'éclat trop vif de leurs couleurs naturelles et les débarrasser de tout indésirable.

Tapis (noués) et kilims (tissés) pure laine arrivent de toutes les régions de Turquie. Hasan Topkara les lave, sèche, coupe leurs franges et les brins qui dépassent si besoin puis les étend en plein soleil pour une durée de trois mois, à même la terre nue.
La laine, colorée à partir de teintures naturelles végétales, prend ainsi des tons pastels et s'adoucit entre la rosée du matin et la chaleur de la journée.

Des tapis sous étroite surveillance
Selon Hasan Topkara, jusqu'à 60 000 tapis ont pu être ainsi traités par le passé dans le district de Dösemealti. Mais il est aujourd'hui l'un des derniers à le faire, avec quelque 15 000 tapis rangés côte à côte sur 40 hectares.

Une cinquantaine d'employés veillent sur eux nuit et jour, les retournant régulièrement, et suivent de près la météo : une centaine de plus accourent des villages alentours si la pluie menace pour aider à plier promptement les tapis.
En 45 minutes, tout doit être rangé à l'abri. Puis ressorti une fois l'averse terminée.

Quand ils ont atteint la teinte recherchée, la plupart des tapis partent vers Istanbul et son grand bazar, d'où ils sont fréquemment expédiés à l'étranger.
D'année en année, le champ de couleurs d'Hasan Topkara est devenu une attraction touristique, surtout après que le chanteur vedette Mabel Matiz y a enregistré le clip vidéo de sa chanson "Sarmasik" en 2018.
Avec AFP