Le Premier ministre pakistanais a démissionné à la suite d'un jugement défavorable de la Cour suprême. Il est impliqué dans une affaire de corruption, qui empoisonne la vie politique du pays depuis plusieurs mois.
Nawaz Sharif a finalement renoncé. Le Premier ministre pakistanais a présenté sa démission, vendredi 28 juillet, après que la Cour suprême du Pakistan a estimé qu'il n'était plus habilité à exercer ses fonctions. Depuis plusieurs mois, il est au cœur d'une enquête sur sa fortune après les révélations des "Panama papers".
Nawaz Sharif, 67 ans, est accusé d'avoir caché des biens détenus par ses enfants. Le chef du gouvernement a démenti toute malversation, dénoncé un complot et estimé que son éviction déstabiliserait le pays, dont l'économie rebondit après une décennie de chaos politique et sécuritaire.
Plusieurs ministres du gouvernement, dont de proches alliés de Sharif, ont déclaré qu'ils respecteraient le verdict de la Cour, qui a également prononcé l'éviction du ministre des Finances, Ishaq Dar.
Trois mandats inachevés
C'est la seconde fois dans l'histoire du Pakistan qu'un Premier ministre en poste est destitué par une intervention de la Cour suprême. La première fois remonte à 2012, lorsqu'elle avait condamné Raza Gilani pour outrage à la justice car il avait refusé de rouvrir une enquête pour corruption contre le président d'alors, Asif Zardari
Nawaz Sharif n'aura ainsi mené à terme aucun de ses trois mandats comme chef du gouvernement. Il avait déjà été contraint à la démission en raison d'accusations de corruption en 1993. Son deuxième mandat, démarré en 1997, avait lui aussi tourné court en 1999 après un coup d'État militaire. Nawaz Sharif avait alors été contraint à plusieurs années d'exil en Arabie saoudite.
Avec AFP et Reuters