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Après son séminaire, le Front national entretient le flou et s'en remet aux militants

Le Front national, qui a achevé samedi un séminaire à huis clos, a maintenu le cap de la sortie de l'euro et a annoncé une "grande consultation" avec ses militants.

Le Front national, réuni vendredi et samedi en séminaire de "refondation" à huis clos pour trancher sur ses grandes orientations, a choisi d'entretenir suffisamment le flou sur son avenir pour ménager les sensibilités de chacun et de s'en remettre à ses militants.

???? A l'issue de notre séminaire des 21 et 22 juillet, retrouvez notre communiqué de presse officiel : https://t.co/sVPS1PqrmW

— Front National (@FN_officiel) 22 juillet 2017

À l'issue de ces deux jours de réunion, le parti d'extrême droite a annoncé dans un communiqué qu'une "grande consultation" serait lancée en septembre, afin d'acter "de nouvelles modalités et un nouveau calendrier, pour retrouver, de manière successive et sur la durée d'un quinquennat, [ses] différentes souverainetés". Cette consultation prendra la forme d'un "questionnaire complet, concernant tant le projet que la stratégie et l'organisation".

Pour autant, ce texte, qui ne mentionne ni le changement de nom du parti ni la question de sa gouvernance, ne précise pas quels points les adhérents auront à trancher, alors que le parti se déchire entre la ligne ni droite-ni gauche du vice-président Florian Philippot, qui place l'hostilité à l'euro au-dessus de tout, et ses adversaires internes, pour qui le FN ne gagnera qu'à la condition de revenir au triptyque sécurité-immigration-identité et de réaliser l'union des droites. Le texte final indique que la question des frontières doit être la première à être mise sur la table.

"Nous allons organiser une grande consultation de nos adhérents, qui prendront les décisions pour la refondation." #Les4V

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 20 juillet 2017

Sur la question de l'euro, le parti prend acte des "inquiétudes" exprimées par certains militants mais ne tire pas un trait sur un retour à une monnaie nationale. "Afin de se donner le temps nécessaire, le recouvrement de la souveraineté monétaire clôturera ce processus", explique le texte, soit à la fin d'un éventuel quinquennat frontiste. "Pendant longtemps, c'était l'euro l'alpha et l'oméga de notre politique. On a vu que c'était anxiogène et notre première priorité c'est l'identité", a tout de même noté Jérôme Rivière, ancien député UMP rallié au FN.

La consultation sera la dernière étape avant un congrès de  "refondation" prévu en février ou mars prochain, soit près de quatre ans après le dernier en date.

Pas d'affrontement

De l'avis de plusieurs membres des deux camps, la rencontre à huis clos n'a pas tourné à l'affrontement. Les participants ont été "invités" à ne pas communiquer la teneur des débats à la presse, selon l'un d'eux.

Il n'y a "pas de règlements de comptes, pas du tout", dès vendredi "l'ambiance était très positive, et très constructive", a affirmé samedi sur France Info Florian Philippot.

Avec Reuters et AFP