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Trump à Paris : mais où est son mystérieux ami Jim ?

À l'occasion de la première visite de Donald Trump à Paris, beaucoup attendent de pied ferme Jim, le fameux ami du président américain qui trouve que "Paris n'est plus Paris". Mais existe-t-il vraiment ?

Avec ou sans Jim ? Pour sa première visite de Paris en tant président des États-Unis, Donald Trump emmènera-t-il dans ses bagages son ami, ce soi-disant fin connaisseur de la capitale française devenu francophobe, dans ses bagages ? L’agence Associated Press (AP) qui, comme beaucoup d’autres médias, doute de l’existence de cette personne, au porte-parole du président lors d’un briefing à la Maison Blanche mercredi 12 juillet. Réponse : pas de commentaire...

“No matter the issue, Trump knows a guy” https://t.co/cIOonfB7Hy

Meet Jim, “a very, very substantial guy” who says Paris is no longer Paris pic.twitter.com/u2H7kiCbon

— Bradd Jaffy (@BraddJaffy) 24 février 2017

Ce mystérieux proche de Donald Trump semble pourtant être une référence pour lui lorsqu’il s’agit de décrypter l’actualité française. Il apparaît à plusieurs reprises dans les discours du milliardaire depuis qu’il s’est lancé dans la course à la Présidence des États-Unis, rappelle AP. Jim sert un but très précis : démontrer à quel point la ville des lumières serait tombé dans l’obscurantisme islamiste.

Jim énerve Anne Hidalgo et François Hollande

"Jim, un ami très, très réel, qui adore Paris et qui y allait tous les années depuis des années avec sa femme et sa famille, m’a dit qu’il n’y retournait plus parce que Paris n’est plus Paris", avait affirmé Donald Trump lors de la conférence annuelle des conservateurs en février 2017. Le message sous-jacent du tout nouveau président était limpide : Jim a peur car la France ne fait pas suffisamment d’efforts pour protéger sa capitale contre la menace terroriste.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait peu goûté cette déclaration de désamour de Jim. Elle avait rétorqué en postant sur Twitter un salut amical depuis la tour Eiffel "à Donald et son ami Jim" en compagnie de Mickey, Minnie et Catherine Powell, la présidente de Disneyland Paris, pour "célébrer l’attractivité de la France". Elle avait aussi souligné que Jim ne devait décidément pas être un touriste comme les autres puisque leurs "réservations de touristes américains à Paris sont en hausse de 30 % par rapport à 2016". Même François Hollande, alors président de la République, s’était indigné, assurant qu’il "n’était jamais bon de marquer la moindre défiance à l’égard d’un pays ami".

À Donald et son ami Jim, depuis @LaTourEiffel nous célébrons l'attractivité de #Paris avec Mickey et Minnie. pic.twitter.com/unuRB1traY

— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 24 février 2017

Jim – s’il existe – est donc attendu de pied ferme à Paris. Mais comment le reconnaître ? Il n’a pas de nom de famille et Donald Trump n’a fourni que très peu d’indices le concernant. Le magazine New Yorker a relevé le défi, tentant de le démasquer en mars dernier. En vain : une dizaine de "Jim" qui connaissent bien le président des États-Unis et qui pourraient correspondre à sa description (marié avec des enfants) ont affirmé qu’ils n’étaient pas l’ami francophile déçu. Le seul à ne pas avoir répondu au New Yorker est Jim O'Neill, un banquier d’affaire proche du président. Une piste sérieuse ?

Jim aussi (ir)réel que John ?

Le Washington Post propose une autre hypothèse : Jim est aussi virtuel que John Miller et John Barron, deux fausses identités utilisés par Donald Trump dans les années 1980 et 1990. Le président des États-Unis est, en effet, un inventeur récidiviste d’amis imaginaires. Le journal avait raconté, en mai 2016, que celui qui n’était alors qu’un magnat de l’immobilier en devenir s’était pendant plus d’une décennie fait passer à l’occasion pour John Barron ou John Miller, deux soi-disant porte-paroles de la Trump Organization.

John Barron adorait défendre son "patron" lorsqu’il s’agissait de parler affaires avec la presse tandis que John Miller était intarissable au sujet du sex-appeal et des conquêtes de Donald Trump. En 1990, Donald Trump a même reconnu devant un tribunal qu’il "se faisait passer à l’occasion pour John Barron".

Il y a donc de fortes chances que Jim fasse partie de la galerie de personnages que le président américain sort du placard pour servir ses intérêts. Mais à la différence de John Miller ou John Barron, utilisés essentiellement pour se jouer des journalistes, Jim est capable de créer des quasi-crises diplomatiques.