
Le combats urbains se poursuivent à Marawi entre l'EI et l'armée philippine, selon des responsables philippins qui estimaient lundi qu'environ 1 500 bâtiments étaient encore tenus et potentiellement piégés par les jihadistes.
Près de 1 500 bâtiments et maisons de Marawi, dans le sud des Philippines, sont toujours tenus par les jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) qui ont pris les armes fin mai, ont estimé, lundi 3 juillet, des responsables philippins. Les combats ont fait des centaines de morts, poussé 400 000 personnes à la fuite et entraîné la destruction de quartiers entiers.
Épaulée par l'artillerie et l'aviation, appuyée par l'armée américaine, l'armée philippine doit lutter pour chaque maison afin de reprendre le contrôle de la situation depuis que les combattants islamistes se sont soulevés le 23 mai, hissant le drapeau noir de l'EI sur cette ville à majorité musulmane.
Le président philippin Rodrigo Duterte a promis d'écraser ce soulèvement, mais la résistance opposée par les combattants jihadistes est bien plus forte que prévue.
La difficulté du "combat urbain"
Le chef de ces hommes armés, Isnilon Hapilon, l'un des hommes les plus recherchés au monde, serait toujours en vie, terré dans une mosquée, a déclaré le secrétaire philippin à la Défense, Delfin Lorenzana, lors d'une conférence de presse à Manille. Il s'est dit dans l'impossibilité de dire quand ses hommes seraient en mesure de reprendre les bâtiments tenus ou piégés par les insurgés. "Beaucoup de nos militaires ne sont pas formés au combat urbain", a-t-il reconnu. "On peut dire qu'ils apprennent en combattant", a-t-il ajouté, en avançant que l'armée pouvait reprendre jusqu'à une centaine de bâtiments par jour.
À Marawi, l'armée a fait une estimation plus prudente, expliquant que les forces philippines avaient repris 40 bâtiments samedi, et 57 dimanche. "L'opération de nettoyage est difficile en raison de la présence de bombes artisanales, de dispositifs piégés laissés derrière eux par les terroristes", a déclaré le lieutenant colonel Jo-ar Herrera, porte-parole de l'armée sur le terrain. Il a indiqué que 82 militaires et 39 civils avaient été tué en six semaines.
Une centaine de combattants sont toujours retranchés dans Marawi et 300 autres ont été tués, selon l'armée.
Avec AFP