Fragilisé par de graves accusations de corruption passive et formellement mis en accusation, le président brésilien Michel Temer a décidé de renoncer à participer à la réunion du G20 à Hambourg les 7 et 8 juillet prochains.
Confronté à une grave crise politique et accusé de corruption passive, le président brésilien Michel Temer a renoncé à participer à la réunion du G20 à Hambourg les 7 et 8 juillet prochains, a annoncé mercredi la présidence.
"Le président a décidé qu'il ne se rendrait pas au G20", a indiqué dans un communiqué laconique le Palais de Planalto, sans autre précision. Michel Temer avait participé l'an passé au G20 en Chine, quelques jours à peine après avoir été officiellement désigné pour remplacer Dilma Rousseff, destituée pour maquillage des comptes publics.
Le chef de l’État brésilien a été mis en accusation lundi par le procureur-général Rodrigo Janot pour corruption passive, une procédure inédite qui vient éclabousser un mandat déjà très secoué par les affaires. Le procureur général accuse notamment Michel Temer de s'être "prévalu de sa condition de chef d'État" pour recevoir 500 000 réais (environ 150 000 dollars) de pots-de-vins de la part du géant de la viande JBS, impliqué dans le gigantesque scandale de corruption qui touche le Brésil, selon l'acte d'accusation rendu public par la Cour Suprême (STF).
Temer dénonce une "fiction"
Michel Temer a qualifié mardi de "fictions" ces accusations de corruption, critiquant l'absence de "preuves concrètes". Pour que le président soit inculpé et traduit devant la Cour suprême, la demande du procureur-général doit être acceptée par les deux tiers des députés. Ce qui paraît fort peu probable, puisque le camp présidentiel jouit d’une solide majorité dans la chambre. Et ce alors que 65 % des Brésiliens souhaiteraient qu'il quitte le pouvoir, selon un sondage publié samedi dernier par Datafolha.
Par ailleurs, les médias brésiliens ont rapporté une "tentative d'intrusion" de la résidence présidentielle, le Palais de la Alvadora mercredi, montrant des images de douilles de cartouches à terre ainsi qu'une porte cassée.
Mais Michel Temer et sa famille ne se trouvaient pas sur place au moment des faits. Selon la police militaire du district fédéral cité par le site d'information, qui dépend du groupe Globo, la zone a été bouclée par les forces de sécurité et un homme arrêté.
Avec AFP