
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 28 juin, la présentation du projet de loi sur l'habilitation à réformer le Code du travail par ordonnances, l'élection de l'ex-écologiste François de Rugy à la présidence de l'Assemblée nationale, et le débat sur la PMA.
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À la une de la presse française, la présentation, mercredi matin en Conseil des ministres, du projet de loi d’habilitation à réformer le Code du travail par ordonnances.
D’après Les Échos, la réforme présentée par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, offre des "contours beaucoup plus larges qu’annoncé". Le volet "flexibilité" du texte aurait été renforcé, notamment sur les contrats à durée déterminée (CDD), dont la durée et le motif de recours pourraient être négociés par branches, ou encore sur les licenciements collectifs, dont les règles pourraient être assouplies. Alors, heureux, Les Échos ? Pas tout à fait, puisque le journal, qui voit le gouvernement "au seuil d’une libération du travail", regrette que ce dernier n’ait pas révisé les seuils sociaux, ces tailles d’entreprise dont franchissement génère une série d’obligations sociales et financières, dont sont exemptées les plus petites d’entre elles. "Sage précaution ou excès de prudence ?", s’interroge le journal, qui reste un peu sur sa faim.
Ce que la loi prévoit de changer dans les entreprises, c’est à lire également dans Le Parisien, qui évoque "une technique de la tortue à la romaine" qui permettrait à Emmanuel Macron "d’avancer à l’abri des flèches syndicales durant l’été", sans garantir "pour autant une rentrée sereine", et déclare ouvert le "chantier travail". "C’est l’été", dit le Code du travail vu par Ranson, face au "régime minceur" concocté par le gouvernement. Les syndicats, écrit le journal, ont l’impression que ce dernier "les maintient à dessein dans un flou qui cache de nombreux loups". "On nous balade un peu", confirme le président du principal syndicat des cadres, François Hommeril, qui dénonce "le fantasme total", consistant à établir "un lien entre le niveau très élevé du chômage et la prétendue complexité du Code du travail". Un avis partagé par les centaines de personnes qui ont manifesté mardi, à Paris, contre le projet du gouvernement, au moment même où les députés faisaient leur rentrée parlementaire. Leur message, relayé par L'Humanité : ce que l’exécutif prépare, c’est "une loi El Khomri XXL".
En charge de cette réforme, Muriel Pénicaud pourrait se voir fragilisée par "l’affaire Las Vegas". Libération évoque de nouveaux documents qui mettraient à mal la version de la ministre du Travail, citée dans une enquête sur l’organisation, en 2016, d’une soirée en faveur d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, et elle-même, directrice générale de l’organisme Business France – une sauterie à l’occasion du Consumer electronics show de Las Vegas, pour la bagatelle de 382 000 d'euros – avant renégociation – pour laquelle aucun appel d’offres n’a été lancé. Son ex-collègue du gouvernement, Richard Ferrand, est quant à lui de nouveau épinglé par Le Canard enchaîné. Exfiltré à l’assemblée, où il dirige désormais le groupe de La République en marche (LREM), l’ex-ministre aurait embauché sa compagne dès 2000. Âgée alors de 25 ans et étudiante en droit, celle-ci se serait vu offrir le poste de directrice du personnel, alors qu’il dirigeait les Mutuelles de Bretagne et aurait aussi effectué un "petit job" au château de Trévarez, que son conjoint gérait à l’époque en tant que conseiller général.
Richard Ferrand et ses camarades députés ont élu mardi leur nouveau patron, l’ex-écologiste François de Rugy. Sa mission : "Gérer les fortes têtes, lutter contre les conflits d’intérêt et remanier le travail des députés", dixit 20 Minutes, qui le présente en "Rugysseur général". François de Rugy serait "un écolo pragmatique", d’après Le Figaro. "François de Rugy renouvelle l’opportunisme", grince L'Humanité, en citant la réaction de ses détracteurs : "I l est assez logique d'avoir mis une girouette en haut du perchoir !" L’Huma rappelle que le nouveau président de l’Assemblée avait concouru à la primaire de la gauche, avant de refuser de se rallier au vainqueur, Benoît Hamon. Tout comme l’ex-Premier ministre, Manuel Valls, qui a lui aussi fini par rejoindre LREM, en tant qu’apparenté. "Sans papiers socialistes, Valls régularisé par Macron", ironise Libération.
À noter également, le feu vert donné par le Comité d’éthique (CCNE) à la procréation médicalement assistée, la PMA, pour toutes les femmes. Ce comité indépendant a émis avis favorable à l’ouverture aux femmes célibataires et aux homosexuelles, et défavorable, en revanche, à la gestation pour autrui (GPA) – un avis que le gouvernement sera libre de suivre, ou pas, selon Libération, auquel Laurène, 37 ans, a confié son espoir de voir arriver la fin du "stress, de la fatigue et de l’attente" pour les femmes obligées de recourir comme elle à la PMA à l’étranger, en Belgique ou en Espagne. "Bientôt la PMA pour toutes ?", s’interroge La Croix, qui tout en saluant "l’instruction scrupuleuse et loyale" du CCNE, fait part de sa "légitime inquiétude" face à "l’institutionnalisation pleine et entière de l’absence paternelle", quand bien même les enfants issus de PMA grandissent "entourés de soin et d’amour". Le Figaro, pour sa part, évoque "un choix à haut risque" pour Emmanuel Macron, présenté comme étant "sous la pression des associations" homosexuelles. Dans une tribune publiée par le journal, la philosophe Chantal Delsol, le psychiatre Christian Flavigny et Elizabeth Montfort, militante de Sens commun, émanation politique de la Manif pour tous, opposée au mariage homosexuel, évoquent "la dérive culturelle" qui serait à l’œuvre derrière "le problème éthique", en mettant en garde contre un "progressisme" qui ne serait, en réalité, qu’une "déculturation teintée d’idéalisation du modèle anglo-saxon".
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