L'ancien ministre syrien de la Défense Moustapha Tlass, dont le fils aîné avait fait défection, est décédé, mardi 27 juin, dans un hôpital proche de Paris à l'âge de 85 ans, a déclaré à l'AFP son fils cadet Firas.

Moustapha Tlass, qui fut un pilier du régime de l'ancien président Hafez al-Assad, "est décédé ce matin à l'hôpital Avicenne de Bobigny et sera inhumé à Paris, dans l'attente de pouvoir l'enterrer à Damas un jour", a précisé Firas Tlass. Moustapha Tlass, qui vivait à Paris depuis cinq ans, avait été admis à l'hôpital il y a 12 jours à la suite d'une fracture du col du fémur, a précisé son fils. Il est entré dans le coma lundi soir.

En juillet 2012, son fils aîné, le général Manaf Tlass, un haut gradé de l'armée et ami d'enfance du président Bachar al-Assad, avait fait défection avec l'aide de la France.

Proche de Hafez al-Assad

Moustapha Tlass, qui fut un membre dirigeant du parti Baas au pouvoir en Syrie, était un proche de la première heure de l'ex-président Hafez al-Assad et fut ministre de la Défense pendant plus de trois décennies (1972-2004) avant de quitter son poste sous le règne de son fils, Bachar al-Assad qyui avait repoussé sa retraite de deux ans, bien avant le début du conflit en Syrie en 2011.

Originaire de la localité de Rastane, ville du centre aux mains des rebelles depuis 2012, le général Tlass était un musulman sunnite, alors que le clan Assad au pouvoir et les responsables des postes clés dans l'appareil militaire et sécuritaire du régime appartiennent à la communauté hétérodoxe alaouite.

Un "rôle de figuration"

"Il avait un rôle mineur sur la stratégie militaire qui était décidée par Hafez al-Assad et les officiers alaouites qui contrôlaient l'armée. Il avait surtout un rôle de figuration", affirme à l'AFP Alain Chouet, ancien officier du renseignement français et spécialiste de la Syrie.

Il a écrit de nombreux ouvrages, dont "L'Azyme de Sion" (1983), best-seller dans le monde arabe, mais en réalité une brûlot antisémite reprenant les accusations de crime rituel contre les Juifs.

Pour les yeux de Gina Lollobrigida

Il était mentionné dans la presse people en raison de sa grande admiration de la célèbre actrice italienne Gina Lollobrigida. Pour elle, il dit avoir demandé en 1983 aux factions libanaises de ne pas attaquer les troupes italiennes stationnées dans le pays alors en pleine guerre civile. "Pour que pas une larme ne coule des yeux de Gina Lollobrigida", avait-il expliqué dans une interview.

Avec AFP