Vingt petites minutes de jeu et on a déjà envie de remettre les mains dessus. "Super Mario Odyssey" s’est dévoilé à nous lors d’un évènement parisien organisé par Nintendo et c’était à la fois très réjouissant et un peu frustrant.
Marioooo ! Le personnage iconique de Nintendo revient dans une toute nouvelle aventure. Et encore une fois, il nous faudra sauver la princesse Peach du méchant Bowser, qui l’a kidnappée et enfermée dans son célèbre donjon. Pour libérer la princesse à la robe rose, Mario devra traverser de nombreux mondes à bord de l’Odyssey, son nouveau vaisseau spatial qui carbure aux lunes.
Aux lunes ? Oui, oui. Dans "Super Mario Odyssey", on aura l’occasion de se promener dans plusieurs mondes ouverts – le nouvel opus est donc très orienté sandbox – regorgeant de lieux secrets, de petites énigmes, d'ennemis et de PNJ, ces personnages non joueurs, gérés par l’ordinateur et qui donnent des indices ou des quêtes. Dans chacun de ces mondes, le but final sera, tout en récupérant les mythiques pièces jaunes et les différents items du jeu, d’arriver à dégoter ces petites lunes dissimulées un peu partout. Celles-ci nous permettront d’avancer en se promenant de niveau en niveau. Jusqu’à la découverte finale du château de Bowser.
Deux mondes, un univers riche mais étroit
Dans la version dévoilée par Nintendo à la presse – qui était la même que celle présentée durant le spotlight de l’E3 –, nous avons pu parcourir deux mondes : New Donk City, une sorte de Manhattan à la sauce Nintendo, et le Sand Kingdom, le Royaume du Sable, un désert mexicain avec des personnages se promenant tous coiffés d’un sombrero, ce qui est quand même très étrange.
Bon, forcément, deux mondes et une vingtaine de minutes manette en main, c’est peu. Trop peu pour mesurer la densité d’un jeu ou la richesse de son level design, c’est-à-dire la profondeur des différents niveaux. En débarquant dans le Sand Kingdom, on a tout de même été frappé par le nombre de choses à faire, de babioles à trouver, de personnages avec qui converser. La découverte des niveaux de "Super Mario Odyssey" dépend ainsi grandement de notre sens de l’observation : ici, on découvre une phase de puzzle, là une autre de plateforme, et oh, une phase de gameplay en 2D, comme dans les vieux "Mario Bros", où l'on passe dans les murs !
En somme, c’est comme si les mondes de "Super Mario Odyssey" se déclinaient en une série de multiples petits jeux. Malgré la très (trop) petite taille des niveaux – comparable à ceux de "Super Mario Sunshine" – ceux-ci sont visuellement très agréables et semblent bien fournis en occupations. D’ailleurs, le jeu final devrait comporter au moins six mondes et entre 30 et 50 lunes à collecter dans chacun.
On a d’ailleurs eu pas mal de problèmes à les dégoter dans New Donk City. Ce monde à taille humaine semble démesurément haut par rapport à notre petit plombier, mais aussi plutôt pauvre. La liberté laissée au joueur pour explorer semble limitée et le style visuel "réaliste" s’adapte mal à l’ambiance générale de "Odyssey".
Malgré ces quelques réticences, on a quand même pu escalader les gratte-ciels pour aller trouver des lunes – grâce à une sorte d’ascenseur – avant de monter sur le dos d’un chien-taxi pour une épreuve de course. Puis, un peu plus loin, on s'est mis à faire de la corde à sauter. Et là, surprise : une lune apparaît ! Une fois de plus, lorsqu’il s’agit de mini jeux ou de rapides séquences originales, ce "Super Mario Odyssey" peut se révéler plein de surprises.
Cappi, le chapeau qui fait tout
Et le gameplay ? Comment Mario interagit-il avec son environnement ? Le jeu est très maniable et Mario bouge avec agilité. On retrouve des grands classiques de la série, comme le saut en hauteur, le tourniquet, le saut en arrière ou le cassage de caisses contenant des pièces.
Mais la grande innovation de ce "Super Mario Odyssey", c’est l’usage du chapeau de Mario. Nommé Cappi, ce nouvel ami de notre plombier fera aussi office de guide pour le joueur. Il offre de nouvelles capacités, comme le lancer de chapeau vers un ennemi, le saut de chapeau ou la "chapimorphose". On peut s’en servir en appuyant sur une touche ou grâce à quelques flexions du poignet.
L'utilisation qu’on peut faire du chapeau est vraiment fun. En l’envoyant sur un ennemi qui ne porte pas de couvre-chef, Mario peut ainsi se transformer en l’ennemi en question, ce qui nous permet d’accéder à tout un tas de nouvelles choses. Par exemple, après être devenu un missile (un "Bullet Bill" dans l'univers Mario) dans le Sand Kingdom, on a pu accéder à des zones auparavant inexplorables en volant ou en explosant des murs. Et ça, c’était vraiment sympa.
Une Odyssée qui n’en est pas une ?
Bon, alors, est-ce qu’on a VRAIMENT des choses à lui reprocher à ce nouveau Mario ? On a été charmé par le visuel, l’ambiance générale – malgré quelques réticences pour le monde "humain" – et ces séquences de gameplay qui s’enchaînent rapidement et ne se ressemblent pas, rendant le rythme du jeu parfaitement adapté au format portatif de la Nintendo Switch.
On reste quand même sur notre faim. Évidemment, parce que l’aperçu du jeu était vraiment très cours. Mais aussi parce que pour le moment, rien n’annonce que cette nouvelle aventure soit une véritable odyssée, comme le laissait présager le titre. Après le succès de l’épique "The Legend of Zelda: Breath of the Wild", sa myriade de découvertes, d'innovations et son monde immense, les petites maps de ce Mario semblent bien, bien trop étroites pour le joueur. Le côté sandbox, si sympathique soit-il, n'apporte que peu de nouveautés par rapport à un "Super Mario Sunshine" et c'est vraiment l'utilisation du chapeau qui change la donne.
En sortant de l'essai, on était donc un peu perplexe sur le côté immersif de cette odyssée et sa capacité à nous transporter dans ses différents mondes. Mais on était, et on reste, charmé par le fun et l'ambiance générale de ce "Super Mario Odyssey" qui va encore nous révéler beaucoup, beaucoup de surprises.
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