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Le multimillionnaire Bryan Johnson rêve d’un implant cérébral pour tous

L'Américain Bryan Johnson espère être le premier à commercialiser un implant cérébral capable de lutter contre certains troubles mentaux et de débloquer le potentiel du cerveau. Il a investi 100 millions de dollars pour y arriver.

Bryan Johnson tient à mettre un implant dans notre cerveau. Parmi tous les multimillionnaires excentriques de la Silicon Valley, ce serial-entrepreneur est peut-être le plus déterminé. En 2016, il a investi 100 millions de dollars de sa fortune personnelle dans une start-up, Kernel, pour être le premier à créer un tel implant.

“Dans un premier temps, l’idée est de développer un implant pour offrir une nouvelle forme de traitement à des personnes souffrant de troubles cérébraux, tels qu’Alzheimer ou la dépression”, a-t-il expliqué à France 24, lors du salon de l’innovation Vivatech qui s’est tenu à Paris du 15 au 17 juin.

Elon Musk et Mark Zuckerberg aussi

Son but à long terme est encore plus ambitieux : “Je veux débloquer le potentiel du cerveau car je suis obsédé par l’envie de comprendre ce qu’il y a derrière nos cinq sens et ce que la face cachée du cerveau peut nous apporter”. Il n’avance pour l’instant aucune date de sortie pour son futur implant.

Cet entrepreneur de 39 ans n’est pas le seul à s’intéresser à l’extension du domaine de la tech aux neurosciences. Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, pense à concevoir une sorte de lien entre le cerveau et l’ordinateur, tandis que Mark Zuckerberg rêve d’un système homme-machine qui permettrait d’avoir “des expériences sensorielles et émotionnelles connectées totales”.

Le sujet est donc à la mode dans la Silicon Valley. Mais personne n’a, jusqu’à présent, mis autant d’argent sur la table que Bryan Johnson.

Il ne s'est pas lancé dans une aventure aussi dispendieuse sur un coup de tête. Après avoir fait fortune, il a consulté environ 200 innovateurs, chercheurs et autres grosses têtes de la Silicon Valley pour savoir quelle était à leur avis le domaine de recherche, qui pourrait avoir le plus d’impact positif sur l’humanité. De l’avis général, les neurosciences avaient le plus de potentiel.

De l’Équateur à la Silicon Valley

Il faut, en fait, remonter bien plus loin dans la vie de cet entrepreneur pour comprendre ses motivations. Élevé dans une famille de mormons de l’Utah, il a prêché la bonne parole pendant deux ans en Équateur à la sortie de l’adolescence. “Tous les hommes de 19 ans de l’église mormone doivent partir en mission. C’était très dur - je ne parlais pas la langue, j’ai dormi au milieu d’insectes -, et très gratifiant d’aider ces communautés”, a-t-il raconté au site Technori.

À son retour, il a le déclic et une vision de son avenir : devenir riche avant 30 ans et dépenser ensuite sa fortune pour “faire le bien de l’humanité”. Un plan de carrière qui ne s’est pas déroulé sans accroc. Il a participé à la création de deux entreprises - l’une dans la téléphonie et l’autre dans l’immobilier - qui font faillite. Pour éviter de se retrouver sans le sou, il s’est adonné au démarchage pour vendre des terminaux de paiement par cartes de crédit. Un métier dans lequel il a excellé puisqu’il a battu tous les records de vente de la société de VRP qui l’employait.

Un bon gagne-pain, mais qui ne l’a pas transformé en millionnaire. C’est en 2007 qu’il a trouvé la bonne idée : Braintree, une application de paiement électronique. Elle va connaître une croissance impressionnante grâce à l’adoption de la technologie par des start-up prometteuses comme Airbnb ou Uber. En 2013, PayPal rachète Braintree pour 800 millions de dollars. Bryan Johnson a rempli la première partie de son plan… à 36 ans.

Il espère dorénavant que son effort pour développer le premier implant cérébral lui permettra de tenir la promesse qu’il s’était faite en revenant d’Équateur. Mais il n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. Il a également créé OS Fund, un fonds d’investissement doté de 100 millions de dollars dont le but est de soutenir les projets qui peuvent avoir le plus grand impact positif possible sur l’humanité. Bryan Johnson a déjà misé 15 millions de dollars sur plusieurs start-up, comme Human Longevity (rallongement de la durée de vie), Vicarious (un spécialiste de l’intelligence artificielle) ou encore Planetary Resources (exploitation des ressources spatiales). Au cas où son implant cérébral ne prenne pas.