
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 14 juin, la présentation, aujourd’hui, par le ministre de la Justice François Bayrou, de son projet de loi sur la moralisation de la vie politique, alors même que son parti est dans le collimateur des magistrats. L’autre affaire immobilière de Richard Ferrand. Les trente ans d’Erasmus. Et la victoire des Bleus en match amical face à l’Angleterre.
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A la Une de la presse française, ce matin, la présentation, aujourd’hui, en conseil des ministres, du projet de loi sur la moralisation de la vie politique, par le ministre de la Justice, François Bayrou.
La situation ne manque pas de sel, puisque cette présentation intervient alors que son propre parti, le Modem, est sous le coup d’une enquête préliminaire - la justice cherchant à savoir si certains salariés du Modem ont été indûment rémunérés en tant qu’assistants parlementaires d’eurodéputés. Encore une histoire d’«arroseur arrosé?», s’interroge le Parisien, qui revient également sur la passe d’armes qui a opposé, hier, François Bayrou au Premier ministre, Edouard Philippe. Ce dernier a publiquement rappelé à l’ordre son ministre, accusé de chercher à faire pression sur des journalistes enquêtant sur son entourage - recadrage qui n’a pas suscité aucun mea culpa, bien au contraire, de la part de son «collaborateur». «Je ne suis pas le muet du sérail», a répondu François Bayrou, dont les tracas pourraient empirer après le second tour des législatives, d’après le Parisien, qui évoque l’audition, la semaine prochaine, de Corinne Lepage, l’ex-eurodéputée qui a été la première à dénoncer la situation des collaborateurs du Modem dans un livre.
Le Parisien relaie également les révélations, publiées aujourd’hui, du Canard Enchaîné, sur la secrétaire particulière de François Bayrou. Celle-ci aurait signé en 2010 un avenant à son contrat faisant d’elle l’assistante parlementaire locale de la députée européenne Marielle de Sarnez, très proche du patron du Modem, la moitié, puis les deux-tiers de sa rémunération, se trouvant, à, partir de ce moment-là, réglés par le Parlement européen, le reste par le Modem. Or selon des sources de l’entourage de François Bayrou citées par l’hebdomadaire, cette secrétaire aurait été sa «collaboratrice personnelle» jusqu’en 2014 et n’aurait, en revanche, «jamais travaillé pour l’Europe». Alors que le ministre de la Justice se dit «sûr de l’issue et des preuves qui seront immanquablement apportées», les Echos rappellent, eux, que dimanche prochain, Emmanuel Macron «n’aura plus besoin – politiquement s’entend – de son allié François Bayrou». «Ce dernier paraîtra même un peu incongru, rémanence du vieux monde dans l’ère nouvelle, apolitique, qu’a conçue Emmanuel Macron», écrit le journal, qui voit dans le «recadrage» de François Bayrou ce message implicite: que le patron du Modem, «habitué des coups d’éclats, ne pense pas que le rapport de force est en sa faveur» : «il ne l’est plus».
François Bayrou et le Modem ne sont pas les seuls, dans la majorité présidentielle, à se retrouver dans le collimateur de la justice. D’après l’Humanité, plusieurs candidats de la République en marche aux législatives, dont le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, donneraient «le mauvais exemple» en matière de probité. Le journal en veut pour preuve les dernières révélations de Médiapart, qui affirme que Richard Ferrand, déjà concerné, lui aussi, par une enquête préliminaire portant sur un montage immobilier dont aurait bénéficié sa compagne , a revendu un morceau de sa permanence de député aux socialistes du Finistère, alors qu'il était déjà secrétaire général d'En Marche!, en septembre 2016. Une opération «certes légale mais pas très éthique», selon le site, qui pose cette question: «le député Ferrand avait-il payé cette permanence avec son indemnité de frais de mandat, c'est-à-dire sur fonds publics?». A utrement dit, est-il devenu propriétaire grâce à son indemnité de frais de mandat? Autrement dit, encore, a-t-il acquis avec de l'argent public un bien immobilier privé?
Ces révélations interviennent dans un contexte tendu, entre une partie de la presse française, et le gouvernement. Outre le coup de fil de François Bayrou à des journalistes enquêtant sur ses assistants, une vingtaine de médias dénoncent l’annonce, par la ministre du Travail, d’une plainte contre X pour «vol, violation du secret professionnel et recel» après la publication, par Libération, de documents listant les pistes étudiées par son ministère pour réformer le droit du travail. Deux événements présentés par 23 sociétés de journalistes, dont la SDJ du Monde, de l’Express ou encore de France 2, comme des «signaux extrêmement préoccupants» pour la liberté de la presse. «Face à la liberté d’informer, le nouvel exécutif fait le choix de la tentative de pression, de la répression judiciaire et du procès d’intention», accusent les signataires. Parmi eux, Libération, qui persiste et qui signe: oui, assure le journal, le gouvernement prépare bien des «mesures radicales» dans sa réforme du Code du travail. Emmanuel Macron et Edouard Philippe sont «prêts à tout», titre Libé, qui affirme que les premières pistes mises sur la table, depuis le début de la semaine, confirment ses révélations de la semaine dernière – le fait que le gouvernement cherche à revoir de fond en comble les définitions des motifs de licenciement, des accords de branche et des contrats de travail.
Tout autre chose, pour terminer, les 30 ans du programme d’échanges européen Erasmus. Créé en 1987, il devait toucher 10% des étudiants. Trente ans plus tard, l’objectif est de doubler cette cible, d’après la Croix, qui a rencontré ces «générations Erasmus» qui racontent en quoi cette expérience a été fondatrice pour construire leur vie et leur identité européenne. Michal, 24 ans, étudiant polonais à Londres, est aussi passé par la France - ce qu’il en dit: «le Royaume-Uni a bien moins que la France une culture du repas. Et le multiculturalisme y imprègne bien plus la société».
Michal, qui m’offre une transition magistrale vers l’autre bonne nouvelle de cette chronique, la victoire des Bleus, hier soir, en match amical face à l’Angleterre. «Un vent de fraîcheur» a soufflé hier soir sur le stade de France, salue l’Equipe.
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