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Brésil : le destin du président Temer entre les mains de la justice électorale

Fragilisé par de graves accusations de corruption, le président brésilien, Michel Temer, affronte à partir de mardi un procès à haut risque, avec la reprise d'un jugement du Tribunal supérieur électoral qui pourrait le chasser du pouvoir.

Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil juge à partir de mardi 6 juin des irrégularités dans le financement de la campagne présidentielle de 2014 conduite par Dilma Rousseff. Une procédure qui pourrait déboucher sur une annulation du scrutin et obliger son ancien vice-président et actuel chef de l'État, Michel Temer, à abandonner son poste.

Les sept juges du TSE peuvent en effet décider d'annuler purement et simplement le scrutin présidentiel de 2014 qui avait vu l'élection de Dilma Rousseff à la présidence et Michel Temer à la vice-présidence. Ce dernier avait accédé à la fonction suprême il y a un an, après la destitution fracassante de Dilma Rousseff pour maquillage des comptes publics.

En cas d'invalidation de l'élection de 2014, la cour devra déterminer si Temer abandonne le pouvoir immédiatement ou s'il peut rester au palais de Planalto, dans la capitale Brasilia, jusqu'à l'épuisement des recours devant ce même TSE et la Cour suprême.

Dans les deux cas, le Brésil va traverser une période d'incertitude accrue.

Le procès, dont la première séance commence mardi à 19 h locales (22H00 GMT) porte sur des irrégularités dans le financement de la campagne présidentielle de 2014.

Le mandat de Michel Temer ne tient qu'à un fil

La procédure pourrait être prolongée de plusieurs semaines, selon les analystes et les experts du code électoral consultés par l'AFP.

Le mandat de Michel Temer ne tient qu'à un fil depuis la révélation, à la mi-mai, d'un enregistrement sonore compromettant dans lequel il semble donner son accord pour acheter le silence d'un ex-député aujourd'hui en prison.

Depuis, les appels à la démission se sont multipliés, un grand nombre de motions de destitution ont été déposées, mais la plupart des observateurs s'attendent à ce que le destin de ce président hautement impopulaire soit scellé par la décision du TSE, dont le verdict pourrait tomber dès jeudi.

Ce procès a formellement débuté le 4 avril, mais a aussitôt été interrompu pour laisser plus de temps à la défense et citer des témoins en lien avec le réseau de corruption du géant pétrolier Petrobras qui aurait financé la campagne de Dilma Rousseff et Michel Temer.

Ancien conseilller en détention provisoire

Mais depuis, l'étau s'est considérablement resserré sur le président actuel, visé par une enquête de la Cour suprême pour corruption passive et entrave à la justice liée à l'enregistrement compromettant qui a plongé le pays dans une grave crise institutionnelle.

Samedi, l'un de ses proches conseillers, Rodrigo Rocha Loures, filmé en train de recevoir une valise de billets et soupçonné d'être un intermédiaire dans cette affaire de pots-de-vin, a été placé en détention provisoire.

S'il décide de passer aux aveux, de nouvelles révélations explosives pourraient rendre la position du président Temer encore plus insoutenable.

Avec AFP