Irrité par l'arrestation, en Chine, d'un cadre du groupe minier Rio Tinto, soupçonné d'espionnage, le Premier ministre australien, Kevin Rudd (photo), a accusé Pékin de vouloir défendre ses intérêts économiques.
AFP - Pékin a d'importants intérêts économiques en jeu dans l'affaire d'espionnage présumé impliquant un cadre du groupe minier anglo-australien Rio Tinto en Chine, a averti mercredi le Premier ministre australien, ajoutant que le sujet était suivi attentivement à l'étranger.
"L'Australie, bien sûr, a d'importants intérêts économiques dans ses relations avec la Chine, mais je veux aussi rappeler à nos amis chinois que la Chine aussi a d'importants intérêts économiques en jeu, dans ses relations avec l'Australie et avec ses autres partenaires commerciaux dans le monde", a déclaré Kevin Rudd, lors d'une conférence de presse.
"De nombreux gouvernements et entreprises étrangers vont suivre cette affaire avec intérêt et l'observer très attentivement, et ils tireront leurs propres conclusions sur la façon dont elle est gérée", a-t-il poursuivi.
Stern Hu, un ressortissant australien responsable des opérations de Rio Tinto à Shanghaï et trois autres cadres du groupe, des Chinois selon la presse officielle à Pékin, sont détenus depuis dimanche et accusés d'espionnage.
La Chine affirme avoir "des preuves suffisantes" qu'ils ont "volé des secrets d'Etat et causé d'énormes pertes aux intérêts économiques et à la sécurité de la Chine".
Ces arrestations surviennent après la renonciation, début juin par Rio Tinto, à un accord stratégique avec le géant public chinois de l'aluminium Chinalco.
M. Rudd a indiqué mercredi que Canberra utilisait "tous les niveaux de représentation consulaire et diplomatique pour défendre les intérêts de M. Hu".
L'affaire a pris une nouvelle dimension cette semaine, s'étendant, selon la presse officielle, à de grands aciéristes nationaux dont des responsables se seraient laissé corrompre par les géants miniers étrangers.
Pékin garde le silence sur ce qui menace de devenir un énorme scandale "ébranlant l'industrie sidérurgique chinoise", ses fournisseurs étrangers et même "les intérêts miniers de la Chine dans le monde", selon des analystes.