Désireux d'établir un "partenariat stratégique" avec New Delhi, Paris a convié l'armée indienne à se joindre au traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées. Sous le regard du Premier ministre indien Manmohan Singh.
Inspections des troupes, mise en place des détachements d’honneur de la garde républicaine, tout était prêt, ce mardi matin à 10 heures précises (heure locale), pour l’arrivée du président Nicolas Sarkozy, avenue de Friedland à Paris. Peu après le défilé aérien d’ouverture et sous un grand ciel bleu, le chef de l'Etat français a pris place à bord d'un véhicule de commandement, donnant ainsi le coup d’envoi officiel de la fête nationale. Derrière lui, quelque 400 soldats indiens, en guêtres et chapeaux hauts, attendaient.
Défilant pour la première fois hors de leurs frontières, ces soldats ont ouvert la parade au sol, tandis que leur Premier ministre, Manmohan Singh, invité d'honneur, les observait depuis la tribune présidentielle installée, comme chaque année, place de la Concorde, où le président français l’a rejoint.
Près de 5 000 militaires, policiers, gendarmes et pompiers français, à pied, à cheval ou motorisés, ont ensuite foulé, bataillon par bataillon, le bitume depuis l'Arc de Triomphe jusqu'à la place de la Concorde.
Nicolas Sarkozy, l’année passée invité d’honneur de la parade militaire de la fête de la République indienne, a voulu célébrer le "partenariat stratégique" qui unit la France à l'Inde, et accessoirement conforter la place de l'Hexagone dans le top trois des fournisseurs d'équipements de défense de New Delhi.
L'avion Rafale de Dassault Aviation, qui ne s'est pour l'instant jamais exporté, est dans la course pour un appel d'offres de 12 milliards de dollars lancé par l'Inde. Paris a également émis le souhait d’un élargissement du G8 aux grands pays émergents, notamment l'Inde.
Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, était également présent dans la tribune présidentielle, aux côtés des membres du gouvernement, de la première dame, Carla Bruni-Sarkozy, et de plusieurs célébrités françaises.
Un défilé sous le signe de la bonne entente
Comme chaque année, les badauds étaient nombreux à s'agglutiner le long des barrières métalliques qui encadraient l'avenue des Champs-Elysées.
"C'est un moment très émouvant", lance une jeune femme, interrogée par FRANCE 24. Un sentiment partagé par la majorité des spectateurs, petits et grands.
Encadrée par 10 000 policiers et gendarmes, l'édition 2009 de la commémoration de la prise de la Bastille en 1789 s'est donc déroulée sous le signe de la détente et, surtout, de la bonne entente entre les armées et leur chef, Nicolas Sarkozy.
"On peut être fier de l'armée française", a ainsi déclaré le chef d'Etat. "Le défilé a été impeccable [...] Ils étaient heureux de défiler. Ils savent qu'on a fait un gros effort pour changer leur matériel, pour leur donner tous les moyens d'être protéger dans les combats où on les engage. Je pense que c'est une belle fête nationale".
Le 14 juillet dernier, la situation s'était tellement dégradée entre le président français et l'armée que l'on craignait des manifestations lors du défilé sur les Champs-Elysées.
Peu avant la fête nationale de 2008, plusieurs événements - le drame de Carcassonne, le livre blanc de la défense, la fermeture de bases et la suppression de plus de 50 000 postes, avaient contribué à compliquer les rapports entre le chef des armées et les militaires.