Le président américain a révélé des informations hautement classifiées concernant le groupe État islamique au ministre des Affaires étrangères russe lors d'une rencontre à la Maison Blanche, rapporte lundi soir le Washington Post.
Une nouvelle affaire est venue secouer Washington, dans la soirée de lundi 15 mai. Selon des informations du Washington Post, le président américain Donald Trump a révélé des informations hautement classifiées au chef de la diplomatie russe et à l'ambassadeur de Russie aux États-Unis lors d'une récente rencontre à la Maison Blanche.
Les informations concernaient le groupe État islamique (EI) et avaient été communiquées par un partenaire des États-Unis qui n'avait pas donné l'autorisation à Washington de les partager avec Moscou, précise le quotidien.
Le président américain "a révélé plus d'informations à l'ambassadeur russe que nous n'en avons partagé avec nos propres alliés", a indiqué, sous couvert d'anonymat, un responsable américain cité par le Washington Post.
Selon le quotidien, Donald Trump "a commencé à décrire les détails d'une menace terroriste posée par le groupe EI et liée à l'utilisation d'ordinateurs portables dans des avions".
Le Washington Post rappelle cependant que le président des États-Unis dispose d'une grande marge de manœuvre pour déclassifier des documents et qu'il est donc peu probable qu'il ait enfreint la loi.
Réaction de la Maison Blanche
La Maison Blanche n’a pas tardé à réagir. "L'histoire, telle qu'elle a été rédigée, est fausse", a déclaré le général H.R. McMaster, qui dirige le Conseil de sécurité nationale et a assisté à la réunion.
Selon le général, Donald Trump et Sergueï Lavrov ont passé en revue "les menaces posées par des organisations terroristes à nos deux pays, y compris les menaces pesant sur l'aviation civile". "À aucun moment, des méthodes de renseignement ou des sources n'ont été évoquées", a-t-il martelé, sans cependant explicitement contester que des informations classifiées aient été divulguées par le président américain.
Ces révélations interviennent au moment où le rôle joué par Moscou dans la campagne présidentielle américaine fait l'objet d'une attention renouvelée après le limogeage surprise du patron du FBI James Comey, dont les services enquêtent sur l'éventuelle collusion entre l'équipe Trump et la Russie.
"Si c'est vrai, c'est évidemment troublant", a réagi le sénateur républicain John McCain sur CNN. "Nous n'avons aucun moyen de savoir ce qui a été dit mais la protection des secrets de notre nation est cruciale", a déclaré Doug Andres, porte-parole de Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. Ce dernier "espère une explication complète des faits de la part de l'administration".
"Le président doit au monde du renseignement, aux Américains et au Congrès une explication détaillée", a lancé de son côté Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat.
Avec AFP