Une épidémie de choléra a déjà fait plus d’une centaine de morts au Yémen. Un drame qui s’ajoute à celui de la guerre, qui fait rage depuis mars 2015, et de la famine qui menace plusieurs millions de personnes, selon l’ONU.
Frappé depuis mars 2015 par une guerre qui a déjà fait, selon l’OMS, plus de 8 000 morts et plus de 44 500 blessés, le Yémen doit maintenant faire face à une épidémie de choléra. Les autorités de Sanaa ont déclaré, lundi 15 mai, l'état d'urgence dans la capitale et lancé un appel à l'aide internationale.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a constaté, dimanche, que la maladie s'était répandue au Yémen et fait état de 115 décès en deux semaines dans le pays. Citant un bilan du ministère yéménite de la Santé, Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR, a indiqué, qu'entre le 27 avril et le 13 mai, 115 personnes étaient mortes du choléra et plus de 8 500 cas suspects avaient été recensés, dans 14 provinces du pays.
Le manque d’hygiène a empiré dans la capitale Sanaa la semaine dernière avec une grève des éboueurs qui réclamaient leurs salaires impayés. Des tas d'ordures ont jonché pendant plusieurs jours les rues et les places de la capitale, contribuant à la dégradation de l'hygiène dans la ville. Ils ont finalement repris le travail le weekend, au grand soulagement de la population.
Mais les centres hospitaliers sont débordés par un afflux massif de malades présentant des symptômes du choléra. "Il y a jusqu'à quatre patients atteints du choléra dans un seul lit", a déploré le responsable du CICR. Les combats ont dévasté les infrastructures de santé du pays, le plus pauvre de la péninsule Arabique, et aggravé les conditions générales d'hygiène des Yéménites.
La guerre, qui fait rage au Yémen, oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition militaire arabe, à des rebelles houthis alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Avec AFP