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"Emmanuel Macron face au troisième tour"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 9 mai, les premiers pas d’Emmanuel Macron en tant que président élu. Autrement dit, le « troisième tour » de la présidentielle.

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A la Une de la presse française, ce matin, les premiers pas d’Emmanuel Macron en tant que président élu.
«Tout commence», annonce la Croix, en prévenant le successeur de François Hollande qu’il «ne bénéficiera d’aucun état de grâce». «L’esquive, met en garde le journal, ne sera pas possible si le nouveau président veut obtenir la majorité parlementaire indispensable s’il veut bien gouverner et s’éviter une cohabitation qui briserait son élan». Pas d’esquive  possible, pas de temps à perdre. Emmanuel Macron a assuré vouloir engager rapidement ses principales réformes. Revue de détails sur «ce que prépare Macron», avec les Echos, qui rapportent que le nouveau président devrait promulguer rapidement une loi de «moralisation politique», introduire le principe du droit à l’erreur administrative, et prendre dès le mois prochain une initiative avec l’Allemagne sur les travailleurs détachés, pour «favoriser la lutte contre le dumping». «Mais le vrai test sera la réforme promise du code du travail par ordonnances», d’après les Echos.
Avant cela, Emmanuel Macron doit constituer son équipe, et définir la stratégie de son mouvement, rebaptisé «la République en marche», pour les législatives de juin. A peine élu, il serait contraint de «manoeuvrer pour se doter d’une majorité», d’après le Parisien, qui évoque le «casse-tête» du «troisième tour». Selon le Figaro, le président élu aurait déjà choisi son Premier ministre «in petto», en son for intérieur, mais aurait décidé de ne l’annoncer qu’après la passation de pouvoir, prévue dimanche prochain - de quoi laisser libre cours à «toutes les spéculations», que j’ai la bonté de vous épargner. «Son choix dépend de la stratégie retenue, résume un proche. En clair, Macron veut-il fracturer la droite ou pas?». «L’exécutif macronien sera-t-il En marche, penchera-t-il à gauche ou à droite? Du Premier ministre de Macron dépendra en grande partie la recomposition politique et donc le résultat des législatives», confirme Libération, qui explique que le choix d’un chef du gouvernement «dans les rangs de la droite et du centre permettrait de décomplexer ceux qui seraient prêts» à participer à l’exécutif. L’Opinion s’interroge sur l’ampleur de «la tentation Macron» à droite. Le juppéiste et maire du Havre Edouard Philippe, l’ex-candidat à la primaire Bruno Le Maire se disent prêts à travailler avec le nouveau président, le très «Macron-compatible», Christian Estrosi, a annoncé sa démission de la région PACA pour revenir à la mairie de Nice et une dizaine d’autres élus LR et UDI se disent, plus ou moins discrètement, intéressés. Assiste-t-on aux «prémices d’un mouvement d’ampleur touchant les Républicains?», demande le journal.
La «tentation Macron» frappe aussi la gauche, où les candidats «macrono-compatibles» de la majorité tentent eux aussi d’obtenir l’investiture du camp présidentiel. Le Figaro cite notamment le nom de l’actuelle secrétaire d’Etat Juliette Méadel, dont le choix affiché de «faire passer le pays avant le parti» serait soutenu par l’ex-Premier ministre Manuel Valls, et le courant réformateur du PS. Les socialistes, que Libération voit divisés entre les macronistes, les légitimistes et les hamonistes, les partisans de Benoît Hamon, qui plaide, lui, pour une «plateforme commune à toute la gauche française» - un projet d’alliance que Jean-Luc Mélenchon, a soumis à la condition que les candidats se présentent sous l’étiquette de la France insoumise. «Tous en cendre», résume Libé, qui se demande si «la dynamique Macron aura définitivement raison des organisations politiques traditionnelles», si LR et le PS survivront au «grand coup dans les partis» assené par Emmanuel Macron.
Au Front national, l’heure des règlements de comptes est arrivée. D’après Libération, si certains soutiens de Marine Le Pen font part, fait exceptionnel, de leur mécontentement à son égard, ce seraient surtout ses conseillers les plus proches qui seraient visés, Pilippe Olivier, son beau-frère, et Florian Philippot, le vice-président du FN, tenus pour responsables du flou autour de la sortie de l’euro, de la stratégie de récupération de l’électorat mélenchoniste, et du débat face à Emmanuel Macron -des critiques que la patronne du FN a d’ailleurs anticipées en annonçant une «transformation profonde» du parti.
Le «troisième tour» a aussi commencé dans la rue. Dès hier après-midi, un collectif intitulé «Front social» a manifesté à Paris pour demander à Emmanuel Macron de revenir sur la loi El Khomri et de ne pas réformer le Code du travail par ordonnances - un «troisième tour social», à la une de l’Humanité, qui affirme que «la première cible du président Macron, c’est vous!».
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