
L'écurie Toro Rosso serait sur le point de se séparer du pilote français Sébastien Bourdais. Plusieurs médias affirment qu'il sera remplacé après le Grand Prix d'Allemagne, dimanche. Un jeune Espagnol de 19 ans pourrait lui succéder.
AFP - Les rumeurs annonçant le remplacement de Sébastien Bourdais chez Toro Rosso au terme du Grand Prix d'Allemagne, dimanche au Nürburgring, se nourrissent d'une année et demi de performances décevantes en Formule 1.
Selon plusieurs médias, Bourdais, qui pilotera dimanche, serait remplacé dès le Grand Prix suivant, en Hongrie le 26 juillet, par le jeune Espagnol Jaime Alguersuari, 19 ans, que Red Bull, l'écurie soeur de Toro Rosso, a embauché le 1er juillet comme pilote de réserve.
Plus que la rumeur elle-même, le Français s'est montré agacé par ses conséquences. "Depuis ce matin, chaque fois que je passe d'un côté à l'autre de la structure, j'ai trois caméras sur le derrière comme si j'étais un animal. C'est un petit peu énervant", a-t-il regretté.
Mais Sébastien Bourdais n'a pas semblé alarmé par une rumeur, certes "un petit peu plus persistante ce week-end", mais qui dure "depuis un an et demi maintenant", selon laquelle sa dernière apparition est prévue pour le lendemain, a-t-il noté.
Ces on-dits sont liés aux performances en demi-teinte du Français. Auréolé d'une excellente réputation après avoir survolé le Championnat américain ChampCar, où il avait remporté quatre titres consécutifs de 2004 à 2007, Bourdais avait vécu une triste première année de F1.
Incidents mécaniques, accrochages, courses anodines... le Français avait terminé la saison avec quatre points, très loin de son coéquipier chez Toro Rosso, l'Allemand Sebastian Vettel (8e), qui en avait marqué 35 et s'était offert une première victoire à Monza (Italie).
"C'était une saison de m..., sans réussite, difficile à vivre avec beaucoup d'occasions manquées", avait résumé Bourdais au terme du dernier Grand Prix.
Intersaison difficile
Toro Rosso avait dès lors traîné les pieds pour reconduire son contrat durant l'intersaison. Le jeune Suisse Sébastien Buemi avait d'abord remplacé Vettel, parti chez Red Bull. Puis le Japonais Takuma Sato avait été positionné pour prendre sa place, que Bourdais avait finalement conservée.
Rasséréné, le moral au beau fixe, le jeune trentenaire s'était montré optimiste en mars, affirmant vouloir marquer "autant de points que possible". "Il faut que ça marche, qu'on en mette plus !".
Mais la faiblesse des moyens de son équipe, incapable de tenir la distance dans la course aux évolutions que se livrent les écuries plus richement dotées du plateau, l'a rejeté dans un relatif anonymat.
Pire, Bourdais, qui n'a pour l'instant récolté que deux points, pour autant de huitièmes places en Australie et à Monaco, figure au classement général un point derrière son coéquipier, le "rookie" Sébastien Buemi. Le Suisse est en outre paru très régulièrement plus rapide que lui en qualifications.
Alors que la lutte entre les deux pilotes semblait s'être enfin équilibrée ces dernières courses, la rumeur de jeudi pourrait déstabiliser Sébastien Bourdais, même s'il s'en est défendu.
"J'ai un boulot à faire. Je vais le faire. Je vais essayer de prendre du plaisir", a-t-il relativisé, ajoutant qu'"il n'y (avait) pas de clause de résultat dans (son) contrat".
Un petit coup de pouce du destin, si souvent contre lui, ne serait toutefois pas de trop. La Toro Rosso est très compétitive sous la pluie. Or des averses sont prévues sur le Nürburgring dimanche. Pour que la chance tourne enfin ?