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Poutine appelle Macron à surmonter "la méfiance mutuelle"

Après la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle, Vladimir Poutine a exhorté son nouvel homologue à unir leurs forces pour combattre le terrorisme, alors que des parlementaires russes voient en lui un véritable successeur de François Hollande.

C'est un son de cloche différent dans le concert de louanges de la communauté internationale : à Moscou, l'heure n'est pas aux réjouissances après l'annonce de la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française. Alors que la chancelière allemande, Angela Merkel, ou le président américain, Donald Trump, ont réagi dès dimanche soir, le leader russe Vladimir Poutine a attendu la matinée de lundi pour adresser au président élu un message de félicitations empreint de gravité.

"Les citoyens français vous ont fait confiance pour diriger le pays dans une période difficile pour l'Europe et pour l'ensemble de la communauté internationale", écrit le président russe, qui évoque "la montée des menaces terroristes et de l'extrémisme" et l'"escalade des conflits régionaux".

"Dans ces conditions, il est particulièrement important de surmonter la méfiance mutuelle et d'unir nos forces pour assurer la stabilité et la sécurité internationales", dit encore Vladimir Poutine dans ce message, rendu public par le Kremlin.

Avant l'homme fort du Kremlin, des parlementaires avaient commenté le profil du nouveau président français. Alexeï Pouchkov, président de la commission d'information de la Chambre de la Fédération (la chambre haute du Parlement russe), a estimé que "la déception va s'installer très vite" chez les électeurs d'Emmanuel Macron, qui hérite selon lui d'un "pays scindé, divisé".

Statu quo entre Paris et Moscou

Interrogé par le site d'informations Sputnik, le Premier vice-président du Comité de la Douma d'État pour les Affaires étrangères, Dmitri Novikov, estime lui qu'"il ne faut pas s'attendre à d'importants changements dans un avenir proche". Selon le député, "la politique précédente de Hollande était tout à fait euro-atlantique. La politique de M. Macron ne différera point. Si Marine Le Pen avait été victorieuse, des ajustements auraient eu lieu".

La correspondante de France 24 à Moscou, Elena Volochine, détaille le point de vue qui règne dans la capitale russe : "Il ne faut pas s'attendre à une amélioration des relations franco-russes, puisqu'Emmanuel Macron poursuivra la politique de François Hollande vis-à-vis de la Russie, une politique du refus d'approuver les mécanismes mis en place par Vladimir Poutine pour dominer sur la scène internationale".

Le président élu "prône la fermeté vis-à-vis de la Russie, il maintiendra les sanctions sur Moscou tant que le Kremlin maintiendra sa ligne en Syrie et en Ukraine notamment", ajoute-t-elle.

La presse russe laisse elle aussi transparaître sa déception. Elena Volochine évoque la Komsomolskaïa Pravda, qui titre "Ils ont mérité Macron" et qui estime que les Français "devront passer par l'enfer de la globalisation".

Avec AFP et Reuters