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Ce soir où une partie de la presse française a décidé de faire un gros doigt au FN

Une dizaine de rédactions ont décidé de boycotter, dimanche soir, la soirée électorale de Marine Le Pen, organisée dans le bois de Vincennes. En cause, le refus du Front national d'accréditer un nombre exceptionnel de médias.

Alors qu’ils avaient reçu une accréditation pour la soirée électorale du Front national lors du premier tour, de nombreux médias français se sont vus refuser en ce soir de second tour l’entrée au Chalet du Lac, lieu de rassemblement du camp Le Pen, au bois de Vincennes, à Paris. Raison invoquée par l’équipe de la candidate FN : un "manque de place".

Ainsi, Mediapart, Rue89, StreetPress, Charlie Hebdo, BuzzFeed, Les Jours, Quotidien, Brut, Politico, Bondy Blog, Konbini ou encore Explicite ont fait savoir qu’ils ne pourraient couvrir cette soirée électorale depuis l’intérieur de l’établissement situé dans le bois de Vincennes, à la périphérie de Paris. Un photographe du magazine Society a également témoigné sur Twitter de son expulsion des lieux à "coups de genoux" par le service de sécurité du Front national.

Je viens d'être sorti par la securité @FN_officiel à la soirée de @MLP_officiel. Coups de genoux. Je bossais pour @SocietyOfficiel pic.twitter.com/JfGLC6BZf7

— Yann Castanier (@YannCasta) 7 mai 2017

En réaction à ces interdictions multiples d’exercer un devoir d’informer, d’autres médias, bel et bien accrédités pour la soirée du Front national, ont annoncé qu’ils boycottaient cette dernière par solidarité avec leurs confrères. C’est le cas de Libération, des Inrocks, du Monde, de l'Humanité, de l'Obs, de Society, de Taranis News, de l'Écho (média belge) mais aussi de l’agence Bloomberg ou encore de la Radio-Télévision belge, la RTBF.

«Libération», solidaire des rédactions interdites, boycotte la soirée du FN https://t.co/jsQ4xZDJp6 pic.twitter.com/niOpwoowod

— Libération (@libe) 7 mai 2017

En solidarité avec les médias interdits d'entrée, @lemondefr refuse de participer à la soirée électorale du FN https://t.co/570HY2J18o

— Le Monde (@lemondefr) 7 mai 2017

En signe de solidarité, nous boycottons aussi la soirée électorale du FN. https://t.co/ROhxXrIYAL

— les inrocks (@lesinrocks) 7 mai 2017

Notre journaliste de Rue 89 s'est vu refuser son accréditation. L'Obs boycotte la soirée électorale de Le Pen.

— Matthieu Aron (@matthieuaron) 7 mai 2017

Solidarité avec les journalistes interdits par le FN @humanite_fr boycotte la soirée électorale du FN : https://t.co/UGiaQjpvsN pic.twitter.com/McvJtmtV4G

— l'Humanité.fr (@humanite_fr) 7 mai 2017

#Bloomberg just joined and pulled its reporter out of it. We believe in a free media. #France2017 https://t.co/vD2mwmH3Uy

— Geraldine Amiel (@GeraldineAmiel) 7 mai 2017

Notre dir de l'info vient de l'annoncer, en solidarité avec les médias interdits d'accès, @RTBFinfo ne fera plus de direct depuis le QG #FN

— RTBF info (@RTBFinfo) 7 mai 2017

Si ce n’est pas la première fois que le Front national interdit l’accès de ses meetings à des journalistes (le meeting de Villepinte étant le dernier en date), ce blocage du FN est inédit par son ampleur : jamais autant de médias ne s’étaient vus refuser l’accès à un rassemblement politique quel qu’il soit, qui plus est un soir de second tour d’une élection présidentielle. 

Et inversement : jamais autant de médias auront décidé, d'un seul bloc, d'occulter un événement politique de cette envergure.

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