
Un avion affrété par les assureurs de la Yemenia a quitté Paris puis Marseille, où il a fait escale, pour emmener à Moroni près de 180 proches des victimes du crash de l'A310. Des Comoriens menaçaient d'empêcher le décollage.
Les familles des victimes du crash de l'A310 de Yemenia ont quitté ce lundi la France pour rejoindre Moroni, la capitale des Comores, par un vol affrété par les assureurs de la compagnie. Elles doivent se rendre près du lieu où l'avion s'est abîmé en mer le 30 juin dernier et où les recherches des corps et des boîtes noires se poursuivent.
Ce vol spécial, annoncé samedi par le Premier ministre François Fillon, alors en visite aux Comores, a quitté Paris à 9 heures (GMT+2) avec environ 75 personnes à bord et a fait escale à Marseille où vivait une grande majorité des 86 Comoriens et 66 Français morts dans l’accident. Au total, 180 proches des victimes accompagnés de l'ambassadrice française chargée des relations avec les familles, Christine Robichon, et de l'ambassadeur des Comores à Paris ont pris place à bord de ce vol.
Persuadés que l’avion - qui appartient pourtant à la réputée société française Blue Line - n’était pas en meilleur état que l'Airbus A310 qui s'est abîmé en mer, des Comoriens avaient affirmé vouloir empêcher son décollage. L'association des familles de victimes de la catastrophe avait mis en garde dimanche contre le risque que "ce vol fasse l'objet d'une tentative de blocage à Paris ou à Marseille".
La colère des Comoriens de France
La menace est donc finalement restée lettre morte, bien que les conditions de ce voyage mécontentent sur plusieurs points la communauté comorienne en France.
"Mme Robichon, nommée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, impose une seule personne par famille au lieu des deux prévues", s’insurge l’association qui reproche également à Paris de limiter la durée du séjour aux Comores à six jours seulement - avec retour à la charge des familles si celui-ci intervient après le 20 juillet.
Près de quinze jours après l’accident de l'appareil qui reliait Sanaa, au Yémen, à Moroni et auquel une seule passagère a survécu, la communauté comorienne en France, forte de 250 000 personnes, est toujours profondément secouée et remontée. Selon les Comoriens de France, le crash, loin de les surprendre, était prévisible. Depuis des années, ils dénoncent, sans succès, les conditions de voyage déplorables et la vétusté des avions qui relient la capitale comorienne depuis que, dans les années 90, Air France a cessé ses vols vers l’ancienne colonie française.