Au menu de cette revue de presse internationale du jeudi 27 avril : les dernières analyses des journaux américains sur la présidentielle française, le plan de Donald Trump pour réduire massivement les impôts, et le succès d’un auteur de romans à l’eau de rose au Bangladesh.
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Un mot, pour commencer cette revue de presse internationale, de la présidentielle française vue d’outre-Atlantique.
Le duel Macron/Le Pen passionne décidément la presse américaine, qui établit beaucoup de parallèles entre cette campagne et la façon dont les choses se déroulent depuis quelques années aux États-Unis. «La France est-elle sur le point d’élire son propre Barack Obama?», s’interroge The Washington Post, qui ironise sur la façon dont les Français, «trop vaniteux intellectuellement pour emprunter les idées politiques des autres», sont en revanche «trop intéressés par le style pour ne pas apprécier, voire s’approprier celui des autres», «d’où la possibilité qu’ils élisent le 7 mai prochain la version gauloise de Barack Obama». L’ancien président américain, élu en 2008 alors qu’il était un tout jeune sénateur, était apparu alors comme «une sorte de test de Rorschach à l’échelle nationale, sur lequel chaque Américain avait projeté ses propres fantasmes». Emmanuel Macron, 39 ans, est quant à lui présenté comme un ancien banquier d’affaires, jamais élu, un «virtuose du flou», du «vague», dont le programme ressemblerait à «une boîte de chocolats de l’une de ces confiseries chic de la rue Jacob à Paris», des chocolats «au cœur mou». The Washington Post, qui établit aussi un parallèle entre la situation actuelle et celle des années 30, la globalisation étant accusée aujourd’hui de créer des «embrasements semblables des deux côtés de l’Atlantique». «Il est probable que pour cette fois, l’ascension de Marine Le Pen s’arrêtera aux portes de l’Élysée, mais en France comme ailleurs, ceux qui font preuve de complaisance feraient bien de se souvenir des mots de l’écrivain James Baldwin en 1963, au moment de la lutte pour les droits civiques: «Dieu a envoyé à Noé le signe de l’arc-en-ciel : plus d’eau, à présent, le feu, la prochaine fois»».
Politico, lui, compare Marine Le Pen à Donald Trump. La visite éclair et ultra-médiatisée, hier, de la candidate aux 290 salariés de Whirlpool d’Amiens menacés de licenciement n’a pas échappé au site, qui retient surtout de cette séquence les nombreux selfies de la patronne du Front national. Elle n’aurait même pas fait mine de chercher à rencontrer les dirigeants de l’usine ni les délégués du personnel, mais aurait simplement «trollé», saboté, le rendez-vous qui avait lieu, au même moment, entre son rival et les représentants des salariés. «Marine Le Pen va travailler très dur, dans la dernière ligne droite, pour mettre en relief les différences entre elle et le banquier Macron», témoigne un membre de son équipe de campagne, avant d’ajouter: «Vous être libres d’appeler ça la 'méthode Trump', même si Marine le Pen n’a aucune leçon à recevoir du président américain. Même s’il est vrai qu’il a été très efficace dans sa dénonciation de l’hypocrisie de son adversaire démocrate».
Le président Trump, justement, vient d’annoncer un plan massif de réductions d’impôts. Alors que le milliardaire s’est installé il y a bientôt cent jours à la Maison-Blanche, son administration annonce notamment une baisse de l'impôt sur les sociétés de 35 % à 15 %. Un plan «pour réduire ses propres impôts» jugé «risible» par The New York Times, qui explique que la baisse des impôts est une tradition chez les présidents républicains, mais que son projet, et en particulier sa proposition de réduire la déclaration de revenus à une seule et unique page relève réellement d’une «acrobatie de ploutocrates cherchant à s’enrichir au détriment du futur du pays». Un plan qu’auraient mis sur pied deux de ses principaux lieutenants, tous deux multimillionnaires et anciens banquiers chez Golman Sachs, Steve Mnuchin et Gary Cohn. «Pour en pas avoir l’air totalement vénal, ils y ont tout de même ajouté quelques «goodies» pour les classes moyennes», ironise le journal. The Washington Examiner soutient, à l’inverse, que les contribuables américains ont vraiment de bonnes raisons de «se réjouir» du plan de Donald Trump, qui va beaucoup simplifier, effectivement, leurs déclarations et permettre à des millions d’Américains de faire des économies pour leurs retraites, les études de leurs enfants, ou pour consommer davantage, bref, de faire ce que bon leur semble de leur argent, «au lieu d’envoyer des milliards de dollars à des agences fédérales» accusées de «gabegie».
Tout autre chose, pour terminer : le succès tardif d’un auteur bangladais de romans à l’eau de rose. Kasem Bin Abubakar, c’est son nom, n’est pas un inconnu au Bangladesh, ses bluettes sentimentales et religieuses étant très appréciées de ses compatriotes depuis des années. Mais à en croire Hürryiet, ses histoires peuplées de mosquées, de femmes voilées et de jeunes à la dérive abandonnant leur mode de vie «décadent» pour revenir dans le droit chemin de la religion, ne seraient devenues d’immenses best-sellers que récemment, alors que l’écrivain atteint l’âge respectable de 80 ans. Un succès qui lui aurait valu les critiques de ceux qui l'accusent de promouvoir un moralisme strict à un moment où le Bangladesh semble s’éloigner de la version modérée de l'islam qui a longtemps prévalu. Les défenseurs de la laïcité redoutent, eux, que la crispation religieuse ne défasse les progrès en matière de scolarisation et d'égalité entre hommes et femmes.
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