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Scandale Petrobras : neuf ministres dans le viseur de la justice brésilienne

La Cour suprême brésilienne a annoncé, mardi, l'ouverture d'enquêtes visant notamment neuf ministres du gouvernement du président Michel Temer soupçonnés d'être impliqués dans le vaste réseau de corruption lié à la compagnie pétrolière Petrobras.

La liste annoncée, mardi 11 avril, par la Cour suprême du Brésil est impressionnante. Dans le cadre du scandale Petrobras, la plus haute instance judiciaire brésilienne a ouvert une enquête concernant pas moins de 108 personnalités politiques de premier plan parmi lesquelles neuf ministres et plusieurs dizaines de députés et sénateurs. Dans la mesure où ceux-ci disposent de l'immunité, la Cour suprême est la seule habilitée à enquêter.

Tous sont soupçonnées d'être impliqués dans un vaste réseau de corruption ayant détourné plus de deux milliards de dollars de la compagnie pétrolière d'État Petrobras, selon un document auquel l'AFP a eu accès.

Un tiers du gouvernement et du Sénat

Environ un tiers des membres du gouvernement actuel figurent dans cette liste, dont certains ministres-clé, comme l'influent Eliseu Padilha, chef de la Maison civile, qui a rang de quasi-Premier ministre dans le système politique brésilien. Sont aussi visés le ministre des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, nommé en mars, ou le ministre de l'Agriculture, Blairo Maggi, en évidence lors du scandale de viande avariée qui a secoué le Brésil ces dernières semaines.

Selon certains médias brésiliens, la liste finale de ministres pourrait néanmoins être ramenée à huit noms.

Le Congrès brésilien est aussi atteint de plein fouet : les présidents des deux chambres figurent sur la liste ainsi que 29 des 81 sénateurs et 40 des 513 députés.

Opération "Lavage rapide"

L'opération "Lava Jato" (lavage rapide) , enquête tentaculaire ouverte en 2014, a révélé que le groupe Odebrecht était au cœur du vaste système de versement de pots-de-vin que les plus grandes entreprises du bâtiment du pays avaient monté, réunies au sein d'un cartel illicite, depuis au moins le début des années 2000, pour obtenir des marchés surfacturés. En retour, étaient versées des commissions alimentant les caisses noires de partis politiques et d'élus influents. Les délits les plus récurrents dans ce dossier sont la corruption passive et active, la délinquance financière, le blanchiment d'argent et l'association de malfaiteurs.

Des dizaines de chefs d'entreprise, cadres d'entreprises, intermédiaires et de politiciens de tous bords sont déjà sous les verrous. Le nom du président actuel, Michel Temer, a été cité dans l'affaire bien qu'il n'ait pas été officiellement mis en cause. Selon la constitution brésilienne, il ne peut être jugé pour des délits commis avant le début de son mandat.

Avec AFP