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Afrique du Sud : des milliers de manifestants réclament le départ de Jacob Zuma

Du Cap à Johannesburg, en passant par Pretoria, les rues d'Afrique du Sud étaient envahies, vendredi, par des dizaines de milliers de manifestants réclamant le départ du président Zuma, suite à un récent remaniement d'une partie du gouvernement.

Plusieurs milliers de Sud-Africains sont descendus dans les rues des principales villes du pays, vendredi 7 avril, pour réclamer le départ du président Jacob Zuma. Ce dernier a irrité une partie de la population en remaniant la semaine dernière son gouvernement pour nommer des fidèles.

Fait rare en Afrique du Sud, quelques centaines d'habitants – principalement Blancs – vivant dans les quartiers les plus huppés du nord de Johannesburg ont également manifesté aux carrefours des grandes artères de la capitale économique sud-africaine en brandissant des panneaux "Zuma doit partir".

À Pretoria, le parti communiste sud-africain, pourtant allié historique du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), a organisé une marche vers le palais présidentiel, rejoint par des organisations de la société civile, toujours pour demander le départ de Jacob Zuma.

Des partisans du président, ainsi que des dizaines de vétérans de l'ANC, se sont quant à eux rassemblés autour du siège du parti à Johannesburg, où il y a eu des violences en marge du cortège selon l'agence de presse Reuters.

Même le prix Nobel de la Paix et ancien archevêque Desmond Tutu, figure de la lutte anti-apartheid, est sorti manifester dans la ville d'Hermanus, à une centaine de kilomètres du Cap.

Scandales de corruption

La popularité du président sud-africain est en berne depuis plusieurs mois en raison de nombreux scandales de corruption dans lesquels son nom revient. Il est notamment accusé de favoriser les intérêts d'une sulfureuse famille d'hommes d'affaires, les Gupta.

La semaine dernière, le président sud-africain a nommé dix ministres et autant de vice-ministres, la plupart considérés comme ses proches. Pravin Gordhan, ministre des Finances connu pour sa probité et pour sa lutte contre la corruption a fait les frais de ce remaniement d'ampleur.

Jacob Zuma est en difficulté jusque dans son propre camp. Plusieurs cadres de l'ANC se sont élevés contre ce coup de force du président avant de finalement rentrer dans le rang. Jacob Zuma devra néanmoins affronter devant le Parlement un vote de défiance demandé par l'opposition, le 18 avril.

Avec AFP et Reuters