
Le roi Mohammed VI du Maroc a désigné mercredi les membres du gouvernement qui sera dirigé par Saad Eddine El Othmani, le numéro deux du parti islamiste Justice et développement. Il est composé de 39 ministres et secrétaires d'État.
Après six mois d'attente, le Maroc a enfin un gouvernement. Le roi Mohamed VI a désigné, mercredi 5 avril, les 39 ministres et secrétaires d'État qui seront dirigés par Saad-Eddine El Othmani, le numéro deux du parti islamiste Justice et développement (PJD).
Vainqueur des élections législatives d'octobre dernier, le PJD a toutefois perdu un ministère clé, celui de la Justice, dans les négociations en vue d'aboutir à la formation de ce cabinet. La nouvelle majorité, qui compte 39 ministres, comprend le PJD, son allié du Parti du progrès et du socialisme (PPS, communiste), le Rassemblement national des indépendants (RNI, libéraux), le Mouvement populaire (MP), l'Union constitutionnelle (UC) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP).
Le parti islamiste modéré, arrivé premier aux législatives avec 125 sièges sur 395, a obtenu les portefeuilles du Transport (Abdelkader Amara), de l'Énergie et les Mines (Aziz Rebbah), de l'Emploi (Mohammed Yatim) ou encore de la Famille (Bassima Hakkaoui), selon la liste publiée par l'agence de presse officielle MAP.
Il voit cependant lui échapper l'important ministère de la Justice, qu'il convoitait à nouveau et qui revient au Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti libéral arrivé quatrième au scrutin d'octobre avec 37 sièges. Le RNI dirigera l'essentiel du pôle économique (Économie, Industrie, Agriculture).
Son patron, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent décrit comme un homme de confiance du Palais, a notamment été reconduit à son poste de ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime.
Les ministères de souveraineté que sont les Affaires étrangères, l'Intérieur et la Défense seront dirigés respectivement par Nasser Bourita, Abdelouafi Laftit et Abdellatif Loudiyi (reconduit).
La formation du gouvernement met fin à six mois de blocage politique depuis les élections législatives du 7 octobre 2016 et la reconduction de l'ancien Premier ministre Abdelilah Benkirane à son poste. N'étant pas parvenu à former une majorité, le secrétaire général du PJD avait été remplacé à la mi-mars par le numéro deux du parti, Saad Eddine El Othmani.
Avec AFP et Reuters