
À trois semaines du premier tour la présidentielle, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) entend mettre en avant son poids électoral dans l’espoir de capter l’attention des candidats qu'elle juge "décevants".
Le président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), Amar Lasfar, ne mâche pas ses mots : "Les candidats à l’élection présidentielle française ne connaissent rien à l’islam, ni aux musulmans !"
Lors d’un dîner de presse organisé mercredi 30 mars, à Paris, dans la perspective de la Rencontre annuelle des musulmans de France au Bourget (14-17 avril), Amar Lasfar a fait part de sa déception vis-à-vis de la façon, jugée parfois méprisante mais rarement indifférente, dont les candidats parlent de la religion musulmane et de ses fidèles français.
"Globalement, nous sommes déçus"
"Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon défendent bien des positions de principe de temps à autre, mais globalement, nous sommes déçus", lâche le président de l’UOIF. L’organisation sera renommée officiellement Musulmans de France (MDF) le 13 mai prochain, à l’occasion de son assemblée générale à Paris.
Accompagné de son vice-président, Makhlouf Mamèche, et de son secrétaire général, Okacha Ben Ahmed Daho, Amar Lasfar a tenu à rappeler la volonté de la présidente du Front national, Marine Le Pen, de dissoudre son organisation si elle était élue présidente ainsi que l’engagement d’un "candidat", François Fillon en l’occurrence, de "mettre le culte musulman sous contrôle administratif". Le culte musulman n’existant pas en tant que tel, "peut-on mettre des millions de musulmans sous contrôle administratif ?", ironise-t-il.
Réagir en tant que citoyens
Pour Amar Lasfar, également recteur de la grande mosquée de Lille, les musulmans de France sont avant tout des citoyens, fidèles aux lois de la République, ainsi que des électeurs potentiels. Le "vote musulman" en faveur de François Hollande en 2012 face à un Nicolas Sarkozy coupable de propos jugés "peu amènes à l’égard des musulmans", a eu une importance indéniable, estime-t-il.