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"Amis Britanniques, vous nous manquez déjà. Ou pas"

Au menu de cette revue de presse française du mercredi 29 mars : le début du Brexit, les programmes économiques des candidats à la présidentielle française passés au crible par les patrons, et les "trucs" des prétendants à l'Élysée pour tenir durant tout le marathon de la campagne.

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À la une de la presse française, ce matin, le début des négociations du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
C’est une image symbolique, à la une du Huffington Post. On y voit la Première ministre britannique Theresa May à son bureau du 10 Downing Street, signant la lettre qui active l’article 50 du traité de Lisbonne – le «bon de sortie » du Royaume-Uni, que l’ambassadeur britannique à Bruxelles va remettre aujourd’hui au président du Conseil européen Donald Tusk. «Brexit : day one», annoncent Les Échos, qui parlent d’«un saut dans l’inconnu». L’UE et le Royaume-Uni ont maintenant deux ans pour se mettre d’accord sur les modalités de leur séparation. «Que de temps perdu pour l’Europe, qui aurait eu mieux à faire que de consacrer de l’énergie à cette négociation», regrette le journal. «Vous nous manquez déjà!... ou pas», titre Libération, pour qui «le Brexit n’est pas une catastrophe mais un avertissement», car «le maillon faible de l’Union a cédé. La chaîne de solidarité reste là ; encore faut-il la consolider». Libé a imaginé deux scénarios pour l’avenir du Royaume-Uni. En 2024, le pays sera-t-il «nanti ou anéanti?». Selon le scénario «rose», le Brexit a réussi à Londres et à Theresa May, réélue triomphalement en 2020. La croissance est au rendez-vous, et le royaume toujours uni, les Écossais choisissant finalement de ne pas prendre le risque d’une indépendance. Selon le scénario «noir», Londres, étranglée économiquement et esseulée sans l’Irlande du nord et l’Écosse, revient «la queue entre les jambes, demander sa réintégration dans une UE en pleine forme».
En attendant 2024, beaucoup d’inconnues pèsent sur ces négociations. Ce climat d’incertitude inquiète ceux que La Croix présente comme «les déracinés du Brexit», les nombreux Britanniques qui vivent en Europe et veulent y rester, et les Européens qui vivent au Royaume-Uni, et qui sont préoccupés, eux aussi, par leur avenir. Le journal évoque notamment la situation des 380 000 Britanniques qui vivent de manière permanente en Espagne, et qui se retrouvent obligés de choisir entre leur nationalité d’origine et la nationalité espagnole, pour rester Européens, l’Espagne ne reconnaissant pas la double nationalité. Quant aux Européens qui vivent au Royaume-Uni, beaucoup disent craindre d’être expulsés, tandis que d’autres semblent perçoir le Brexit comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Emmanuelle a décidé de faire ses cartons, après 17 passés au Royaume-Uni : «Le climat n’est déjà pas terrible, si en plus l’ambiance devient morose, et que je dois justifier de toutes mes allées et venues... Les Britanniques me disent de ne pas prendre le résultat du référendum personnellement, mais c’est impossible».
La candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, veut elle aussi sortir de l’UE et revenir au franc. Un programme qui effraie le monde économique, d’après Le Parisien, qui rapporte que la perspective d’un retour au franc est perçue par la finance comme «une bombe à fragmentation qui mènerait la France à la faillite». Des craintes que Marine Le Pen a tenté de désamorcer devant le syndicat des patrons, selon Le Figaro. «Arrêtez la caricature, les ogres n’existent pas», a-t-elle lancé, hier, devant le Medef, qui avait entendu auparavant le candidat d’En Marche!, Emmanuel Macron – dont le programme économique est accueilli avec scepticisme par Le Figaro. Le journal affirme que selon plusieurs études, son projet non seulement «ne relancera pas l’économie», mais «coûtera plus cher que prévu», à cause des nombreuses dépenses supplémentaires qu’il a annoncées. Il ne semble pas effrayer, en revanche, son ex-patron, Manuel Valls, dont Le Parisien confirme qu’il s’apprête à soutenir – et non à se rallier, nuance – le candidat d’En Marche!.
Emmanuel Macron auquel les patrons préfèrent toujours François Fillon, d’après Les Échos. Auditionné lui aussi hier par le Medef, le candidat des Républicains aurait été « chaleureusement applaudi» par les patrons, qui soutiennent son projet d’économies sur les dépenses publiques, 100 milliards d’euros, la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, l’abandon de l’impôt sur la fortune et l’abrogation des 35 heures. «C’est François Fillon qui défend le plus clairement le retour au plein-emploi», selon Pierre Gattaz, que ne troublent pas, visiblement, les ennuis judiciaires du candidat et ceux de son épouse, Pénélope, mise en examen hier, notamment pour recel de détournement de fonds publics et recel d’escroquerie aggravée, selon Le Monde.
Les candidats à la présidentielle ont tous entamé le sprint avant le premier tour. À moins d’un mois du scrutin, leurs organismes commencent d’ailleurs à porter «les stigmates du cocktail de campagne journées maxi/ nuits riquiqui», d’après Libération, qui a cherché à connaître les «trucs» des candidats pour rester en forme. A priori, pas de drogues, rien d’illégal, selon Libé, qui assure que certaines pratiques, courantes dans les années 80, sont désormais rarissimes. Comme l’explique un spécialiste des addictions, «les projecteurs, le pouvoir, être dans la lumière, prendre la parole en public, l’envie de revanche : tout ça, ce sont des drogues puissantes. Il ne faut jamais oublier que notre principal fournisseur, c’est notre cerveau».
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