Dans quelques jours, Ikea doit lancer en Suède une nouvelle gamme de produits luminaires connectés. L'entreprise suédoise s'apprête à casser les prix d'un marché coûteux. Quitte à rendre la maison intelligente vulnérable aux intrusions ?
Ikea se lance à corps perdu dans le game de la maison connectée. Depuis deux ans, la société suédoise fricote doucement avec ce marché – notamment grâce aux chargeurs de smartphones intégrés au mobilier – et annonce cette fois le lancement de son éclairage connecté et intelligent.
Cette nouvelle gamme de produits nommée "Trådfri" – ce qui signifie "sans fil" en suédois – sera connectée grâce à un smart hub (un sorte de passerelle) à la box Internet du foyer via Ethernet. Cela permettra de créer un réseau local pour connecter entre elles les ampoules de la maison. Grâce à une application, l’utilisateur béat devrait ainsi être en mesure de gérer la luminosité de son domicile depuis son canapé en cuir. Le gadget confort.
Mais la pièce maîtresse de Trådfri est tout autre, comme le souligne The Verge. Il s’agit du dimmer switch ou variateur de lumière – terme un peu barbare en français. C’est simplement une commande à la forme d’un petit palet de hockey sur glace jaune, qui baisse ou ravive les lumières, ajuste les tonalités, selon que son propriétaire la tourne vers la droite ou la gauche.
Le dernier bébé made in Ikea doit être disponible en Suède le 31 mars. Aucune date n'a été annoncée pour le reste du monde.
Pour booster ce démarrage, Ikea a mis en ligne une publicité particulièrement gênante :
La maison connectée, partout, tout le temps
Clairement, l’éclairage intelligent façon Ikea semble un peu moins cool que les lumières Aurora de Nanoleaf. Mais il est en revanche bien moins cher que l’ensemble de ses concurrents : le starter kit Trådfri coûte 80 dollars, tandis que l’Aurora atteint les 200 dollars, tout comme le starter kit de Philippe Hue – actuellement leader de la maison connectée.
"Le but d’Ikea est d’apporter des fournitures de maison abordables pour le plus de monde possible. Nous savons grâce à des recherches que l’éclairage intelligent est perçu comme étant trop cher et difficile à comprendre, donc nous avons travaillé pour franchir ces barrières et rendre l’éclairage connecté plus accessible", explique Helen Longford, experte des accessoires de maison de Ikea, dans un communiqué.
Un Internet des objets incontrôlable ?
Plus de connexions, partout, tout le temps, pour tous. Permettre la démocratisation des nouvelles technologies, c’est évidemment un bon point pour Ikea. Le problème est que l’expansion incontrôlée de l’Internet des objets (Internet of things, IoT) – l’extension d’Internet à des choses et objets du monde physique – peut poser de graves problèmes de sécurité.
Souvenez-vous : en octobre dernier, une cyberattaque avait paralysé la majeure partie du Web durant plusieurs heures. La panne avait touché les sites les plus visités de la planète – Twitter, Reddit ou encore Netflix – et avait été causée par un "déni de service", qui consiste à saturer un service de connexion. L’attaque ne visait pas les sites eux-mêmes, mais l’infrastructure permettant l’accès au Web et leur émanation physique.
Même si Ikea a conscience de la vulnérabilité des objets connectés, le fait est que connecter n’importe quoi, n’importe comment à Internet peut devenir dangereux sans un contrôle rigoureux, rappelle Mashable.
L’entreprise suédoise – plus connue pour ses meubles pratiques à monter et bon marché que son attachement à la sécurité et l’indépendance du Web – annonce qu’il ne s’agit "que du début" de son engagement pour des maisons plus connectées. Et que ses nouveaux produits "satisfont aux exigences réglementaires en la matière", assure Helen Longford. Espérons que c’est le cas.
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